C’est à partir du mois de juin que le grand collisionneur de particules LHC du CERN va débuter une nouvelle phase d’exploitation avec l’espoir de trouver « l’entrée du passage secret » vers une nouvelle physique.
Le grand collisionneur de particules LHC du CERN, le plus grand collisionneur au monde, comprend un tunnel en forme d’anneau de 27 kilomètres, dans lequel vont s’entrechoquer à nouveau des faisceaux de protons pour faire surgir toutes sortes de particules. En 2012, il avait permis de mettre en évidence le boson de Higgs, une particule fondamentale considérée comme la clef de voûte du Modèle standard.
Après un arrêt de deux ans pour cause de révision et d’une montée en puissance, le LHC a été redémarré et va entrer, début juin, dans une nouvelle phase d’exploitation. Comme l’explique la scientifique canadienne Pauline Gagnon, les chercheurs du CERN espèrent trouver « l’entrée du passage secret » vers une nouvelle physique.
« Nous essayons de trouver une brèche dans la théorie du « Modèle standard ». Celle-ci explique que toute matière se compose de particules fondamentales, des quarks et des leptons, et que ces particules interagissent entre elles en s’échangeant d’autres particules, qu’on appelle des bosons. Ce Modèle standard est une bonne base, mais il n’explique que la pointe de l’iceberg. Il ne dit rien par exemple sur la matière noire, qu’on ne voit pas, car elle n’émet pas de lumière, mais qui représente 27% du contenu de l’Univers.
Alors nous cherchons l’entrée du passage secret, qui nous permettrait d’aller plus loin. Nous mesurons des centaines de phénomènes différents, en espérant trouver de nouvelles particules qui pourraient combler les lacunes du Modèle standard. »
« Cette théorie, apparue au début des années 1970, fait le postulat que chaque particule du Modèle standard a une particule partenaire, supersymétrique. Elle dit aussi qu’il n’y a pas un boson de Higgs, mais cinq. Nous allons continuer à chercher ces particules supersymétriques. La montée en énergie des collisions devrait nous permettre d’y voir plus clair. »
En conclusion, Pauline Gagnon déclare encore que « la découverte de nouvelles particules nous fera faire un immense bond en avant. Le redémarrage du LHC pourrait marquer l’aube d’une grande révolution scientifique. »