Google a annoncé la prochaine fermeture de Google Noticias en réponse à une nouvelle loi espagnole. Cette décision fait bien évidemment réagir l’Europe.
C’est mercredi soir que Google a annoncé la fermeture de son service d’actualités Google Noticias, Google News, en Espagne à partir du mardi 16 décembre 2014. Cette décision intervient alors qu’une nouvelle loi entrera en vigueur pour obliger tous les agrégateurs d’actualité, même si les éditeurs de presse repris ne demandent pas à être payés, à payer une contribution pour les contenus présentés.
Cette loi ne touche pas seulement Google, mais tous les autres services également, comme Yahoo! News.
C’est en déclarant : « Cette nouvelle législation oblige tout média espagnol à faire payer, qu’il le veuille ou non, des services comme Google Noticias pour montrer le fragment le plus infime de ses publications. Étant donné que Google Noticias est un service qui ne génère pas de revenus – nous ne montrons pas de publicité sur le site Internet –, cette nouvelle approche n’est tout simplement pas viable », que Google a annoncé sa décision.
Le ministère de la Culture espagnol, responsable de cette loi, souligne dans un communiqué qu’il s’agit d’une « décision d’entreprise ». Il rappelle que « l’accès à l’information sur internet reste garanti, puisqu’on peut y accéder soit directement sur les sites des médias, soit à travers […] les moteurs de recherche ou les autres agrégateurs », concluant par « La loi n’entrave en rien la liberté d’information ».
Le juriste Carlos Sánchez Almeida n’est pas de cet avis. Dans une tribune sur le site d’El Mundo, il affirme que « la nouvelle redevance vise à obtenir la docilité des journaux face aux prochains défis électoraux que doit affronter le gouvernement ».
En France, cette passe d’armes entre Google, les éditeurs de presse et le gouvernement n’emballe personne. Il faut dire que l’accord prévoyant un fonds de 60 millions d’euros sur trois ans abondé par Google dédié aux projets innovants des éditeurs a mis fin à la bisbille qui existait aussi dans l’Hexagone.
Frédéric Filloux, des Echos, souligne que « pour la première fois, Google montre les dents en appuyant sur la gâchette ». Il ajoute que « Les éditeurs espagnols le regretteront… ».
Alors que certains soulignent que Google News redirige dix fois moins de trafic vers les articles que le moteur de recherche de Google, il est bon de rappeler que plusieurs éditeurs allemands et belges avaient décidé de se faire déréférencer de Google News avant de revenir sur leur décision. De fait, dire que Google Noticias ne représente que « 0,7 % de son audience » comme le prétend Ignacio Escolar, le directeur du média online eldiario.es, ne semble pas crédible.
Alors que des litiges entre éditeurs de presse et Google sont en cours en Allemagne et Italie, cette fermeture en Espagne va certainement donner une nouvelle perspective à ces conflits.