Les drones inquiètent le Japon

Hicham EL ALAOUI
Rédigé par Hicham EL ALAOUI

Il ne se passe pratiquement pas un jour sans que les drones ne fassent pas les titres des journaux nippons. La situation est telle que le gouvernement travaille sur un projet de loi.

À l’instar de nombreux autres pays dans le monde, les drones semblent passionner les Japonais. Pour s’en convaincre, il suffisait de se rendre la semaine dernière au premier Salon du drone organisé à Tokyo. En effet, les allées étaient trop étroites pour accueillir tous les professionnels et le grand public qui étaient venus découvrir les appareils d’une cinquantaine de fabricants.

Ryuji Horiguchi, le directeur général de Yokoyama, confie que son Alien-X6, un appareil de 85 grammes en forme d’araignée vendu une centaine d’euros, « part comme des petits pains ».

Même constat sur le stand du français Parrot où Nicolas Besnard, le directeur technique de la marque, avoue que « ça a démarré très fort ici ». Il estime qu’« au pays de la robotique, il y a un vrai marché » pour les drones.

Le problème des drones au Japon, c’est qu’ils font pratiquement quotidiennement l’actualité, mais pas forcément dans le bon sens du terme. Il s’agit par exemple de la découverte d’un appareil télécommandé sur le toit de la résidence de Shinzo Abe, le Premier ministre japonais, ce qui a révélé au grand jour une potentielle menace pour la sécurité. Le drone en question était porteur d’une petite quantité de substance radioactive. Le pilote, qui s’est rendu à la police, affirme avoir voulu protester contre la volonté du gouvernement de redémarrer certains réacteurs nucléaires.

Alors que le Japon ne possède aucune loi pour encadrer le vol des drones, hormis aux abords des aéroports, d’autres incidents sont déplorés, comme le survol de l’ambassade britannique par le drone d’une chaîne de télévision, ou encore le crash d’un petit appareil piloté par un adolescent près d’un temple lors d’une fête bouddhiste.

En réponse à tous ces incidents, une série de mesures ponctuelles a été prise, par exemple l’interdiction de survoler les 81 parcs municipaux de Tokyo. Pour aller plus loin dans cette démarche, le gouvernement étudie une loi interdisant le vol à proximité de la Diète japonaise, du palais impérial et d’autres bâtiments « sensibles ». Il semble à première vue que le texte ne prévoit pas pour l’instant l’interdiction de survol des réacteurs nucléaires, tous à l’arrêt dans le pays.

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