Le secret de la longévité serait écrit dans le Soleil

Hicham EL ALAOUI
Rédigé par Hicham EL ALAOUI

Il semble audacieux de prétendre que le secret de la longévité serait écrit dans le Soleil, c’est pourtant ce qu’a fait une équipe de chercheurs norvégiens.

Il semble audacieux d’oser prétendre que le secret de la longévité serait écrit dans les étoiles, plus particulièrement dans le Soleil. C’est pourtant l’affirmation que viennent de faire des chercheurs norvégiens dans une étude publiée dans les Proceedings de la Royal Society B.

C’est en étudiant les naissances et décès que ces scientifiques sont arrivés à la conclusion que les personnes nées lorsque le Soleil avait de fortes activités sont en moyenne décédées cinq ans plus tôt que les personnes nées lorsque son activité était faible.

Dans leur étude, ils estiment que l’augmentation du rayonnement ultraviolet en périodes d’activités soutenues pourrait provoquer des dommages cellulaires à l’ADN des nourrissons, ce qui pourrait avoir un impact sur le développement et la durée de vie.

Alors que le Soleil est une boule de plasma, il produit un champ magnétique énorme. Son activité suit des cycles qui durent près de 11 ans. Les derniers pics d’activité ont été observés en mars 2000, juillet 1989, décembre 1979, novembre 1968 et mars 1958.

En période de pic d’activité, des zones d’activité magnétique intense, appelées taches solaires sont visibles à la surface du Soleil. À ce moment, le rayonnement ultraviolet augmente de façon spectaculaire, ce qui affecte l’atmosphère terrestre. Gine Skjærvø, auteur principal de cette étude, croit que l’accroissement des rayons UV pourrait nuire aux nourrissons : « Les personnes nées durant les années de forte activité solaire ont une plus faible probabilité de survie à l’âge adulte que ceux qui sont nés dans les années à faible activité solaire ». La chercheuse ajoute : « Le rayonnement ultraviolet peut supprimer des mécanismes moléculaires et cellulaires essentiels au début du développement dans les organismes vivants, alors que des variations de l’activité solaire au début du développement peuvent influencer leur santé et leur reproduction ».

Gine Skjærvø estime également qu’une augmentation des rayons UV est susceptible d’entraver la production de folates, la vitamine B qui est essentielle pour le développement et qui joue un rôle important dans les maladies cardiovasculaires et le cancer. « Une explication de la relation entre l’activité solaire et de la mortalité infantile peut être un effet de la dégradation de l’acide folique », souligne-t-elle.

Pour son étude, cette équipe norvégienne a examiné la naissance de quelque 10 000 Norvégiens, entre 1676 et 1878. Elle a découvert que l’espérance de vie se réduisait de 5,2 ans pour les personnes nées lors de périodes d’activité maximum du Soleil, mais aussi que la fertilité était réduite et que la mortalité infantile était plus élevée.
Face aux résultats de cette étude, d’autres scientifiques se montrent sceptiques, comme le Dr Helen Mason, de l’Université de Cambridge, qui déclare : « Les cycles durent environ 11 ans, ce qui n’affecte que périodiquement les personnes en modifiant les niveaux de rayonnement UV. Il n’est pas juste de croire que votre naissance est susceptible d’affecter votre vie entière ».

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