Peu de monde sait que le métro parisien héberge 70 000 kilomètres de fibre optique. Cela peut sembler paradoxal alors que les usagers de la RATP n’ont pas encore accès à la 3G/4G.
À l’heure actuelle, les usagers du métro parisien doivent composer avec le manque d’Internet sous terre. En effet, seules les lignes 1, A et B sont couvertes pour le moment. Pourtant, le métro parisien détient un secret : des milliers de kilomètres de fibre optique déployée dans ses tunnels.
La société Telcité, détenue par la Régie autonome des transports parisiens (RATP), utilise les tunnels du métro et du RER pour déployer son réseau de fibres optiques en Ile-de-France. C’est de cette manière que 2 000 kilomètres de câble sillonnent les tunnels, ce qui équivaut à quelque 70 000 kilomètres de fibre optique. Alors que les usagers de la RATP n’ont pas encore accès à la 3G/4G, c’est paradoxal d’apprendre que de l’Internet à 100 Gbit/s circulent dans les tunnels sous Paris.
En fait, ce sont les opérateurs télécom qui sont responsables de déployer la 3G/4G dans le métro parisien, pas Telcité. « Les opérateurs et la RATP se sont associés pour fournir le service la 3G/4G dans le métro : nous travaillons ensemble pour installer les antennes et les baies des opérateurs dans nos espaces. Et in fine les opérateurs ouvriront le service à leurs clients », explique Thien Than Trong, directeur des systèmes d’information et de la communication à la RATP. À l’occasion du récent Euro 2016 de foot, la RATP a aussi testé un service de Wi-Fi dans une quinzaine de stations stratégiques.
Telcité, des fibres optiques au service des autres
Le réseau de fibres optiques de Telcité est au service de ses clients. Il s’agit notamment d’entreprises télécoms (Bouygues Telecom, SFR), technologiques (IBM), banques (BNP-Paribas), culture (Louvre)… Il s’agit essentiellement de fibres dites « noires », c’est-à-dire des fibres optiques brutes qui peuvent être raccordées point à point au gré des besoins dans le but de faire transiter n’importe quels services et protocoles (IP, Ethernet, audio, vidéo, SAN…).
Au niveau de ses infrastructures, le réseau de Telcité e confond avec celui du métro, du tramway et du RER. Il suffit de regarder un plan de la RATP pour savoir grosso modo où passent les câbles. « Nous sommes ici comme dans une station de métro où l’on aurait une correspondance. Les baies de brassage permettent d’aiguiller les circuits vers d’autres points du réseau », explique Philippe Prade, le directeur des opérateurs chez Telcité.
Basée à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), Télcité compte une vingtaine de salariés. L’ensemble de son réseau comporte quelque 1700 circuits et peut faire fonctionner simultanément 26 millions de conversations téléphoniques, 850 000 visioconférences ou encore 280 000 programmes en haute définition.