Le dérèglement climatique provoquerait un jet-stream polaire anormalement déchaîné, un vent d’altitude qui perturbe les vols transatlantiques.
Le jet-stream polaire est un vent d’altitude qui souffle d’Ouest en Est au-dessus de l’Atlantique nord. Il se forme par la différence de température opposant l’Arctique et les tropiques. Traditionnellement, il est plus fort en hiver. Mais voilà, le dérèglement climatique ferait qu’il est anormalement déchainé ces derniers temps. « Le jet-stream a été anormalement fort ces deux derniers hivers, les cycles météorologiques ne sont plus réguliers et on prévoit qu’il en sera de même les prochaines années », analyse Jennifer Francis, spécialiste de l’Arctique.
Les conséquences de ce jet-stream polaire anormalement déchaîné sont par exemple que le vol BA114 de la British Airways a rallié New York à Londres en seulement 5h16 alors que le trajet dure normalement 7h10. Le jet-stream soufflait à près de 400 km/h ce jour-là, ce qui a propulsé ce Boeing 777 a pratiquement la vitesse du son.
A contrario, un nombre croissant d’avions en provenance d’Europe se retrouve contrait de se ravitailler avant d’arriver à destination. C’est ainsi que l’aéroport canadien de Goose Bay, mais aussi l’américain de Bangor, reçoit un flux continu d’avions qui s’arrêtent pour faire le plein de kérosène. « Quand la météo est bonne, on ne les voit pas », explique Goronwy Price.
À 10 000 mètres d’altitude, l’altitude de croisière des avions de ligne, les vents peuvent dépasser les 300 km/h et perturber les vols transatlantiques. En moyenne, un vol Londres-New York prend 45 minutes de plus qu’au moins de septembre, un phénomène qui a tendance à s’accentuer depuis plusieurs années vu que cet écart n’était que de 19 minutes en 2013.
Selon Jennifer Francis, « le changement extrêmement rapide » matérialisé par la fonte de la banquise « a un impact sur le jet-stream ». « Certains modèles montrent que sa trajectoire pourrait changer et que sa vitesse pourrait s’accélérer dans un climat plus chaud », explique James Screen, expert en climatologie à l’université d’Exeter.