La singularité de notre système solaire est qu’il ne contient pas plusieurs « super-Terres », ce qui s’explique par l’appétit de Jupiter.
Notre système solaire possède une singularité, celle de ne pas posséder plusieurs « super-Terres ». En effet, presque tous les systèmes lointains découverts sont très différents du nôtre, avec justement plusieurs « super-Terres ».
Une étude scientifique, publiée dans les Comptes-rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS), avance une explication pour cette singularité si particulière.
À l’école, le gamin le plus grand terrorise ses camarades. Ce serait ce qui s’est passé dans notre système solaire, avec la géante gazeuse Jupiter dans le rôle du gamin qui terrorisait ses camarades. D’après l’étude publiée ce lundi, Jupiter aurait en effet détruit plusieurs « super-Terres », des planètes massives très fréquemment observées dans tous les autres systèmes stellaires, sauf le nôtre.
Avec sa masse 317 fois supérieure à celle de la Terre, la géante gazeuse aurait « avalé » sur son passage toute une première génération de ces grandes planètes rocheuses avant de se stabiliser au niveau de son orbite.
« L’une des caractéristiques les plus intéressantes de notre système solaire est l’absence de planète à l’intérieur de l’orbite de Mercure » à proximité de notre étoile, explique Gregory Laughlin, professeur d’astrophysique à l’Université de Californie à Santa Cruz et un des coauteurs de cette étude.
Les chercheurs avancent ensuite que ce sont ensuite les débris des collisions avec Jupiter qui ont donné naissance à Mercure, Vénus, mais aussi notre Terre et Mars, les quatre planètes les plus proches du Soleil.
Si on omet Pluton, ces quatre planètes ont d’autres points communs : être les quatre plus petites planètes du système, sans oublier le fait qu’elles sont toutes à bonne distance de l’ogre. De plus, ce sont des planètes plus jeunes que leurs consœurs.
L’étude révèle par ailleurs que ces quatre planètes sont plus jeunes que les « super-Terres » lointaines, aux atmosphères beaucoup plus épaisses. Comparativement parlant, « le système planétaire standard de la Voie Lactée est plutôt formé d’un groupe de ces astres dont l’orbite est très proche de leur étoile », fait remarquer Gregory Laughlin.
L’étude précise encore que Mercure, Vénus, la Terre et Mars peuvent en fait remercier Saturne, une planète presque aussi grande et massive que Jupiter qui a permis d’éviter que les quatre planètes se fassent « avaler » grâce à son influence gravitationnelle sur la géante gazeuse.