Pour Maggie De Block, la ministre belge de la Santé, « la plupart des traitements dits alternatifs ne font pas plus d’effet qu’un placebo ».
Maarten Boudry, philosophe scientifique et membre de la société flamande d’Analyse critique des pseudosciences et du paranormal (SKEPP) n’hésite pas à déclarer : « Enfin quelqu’un qui ose dire tout haut que la plupart des traitements dits alternatifs ne font pas plus d’effet qu’un placebo » en parlant de Maggie De Block, la ministre belge de la Santé.
Selon lui, la nomination de Maggie De Block à la tête du ministère de la Santé est une grande avancée en matière de regard sur les médecines non conventionnelles.
« En 2013, la ministre de la Santé Laurette Onkelinx avait encore rapidement précipité via un arrêté royal la reconnaissance d’une pratique alternative : l’homéopathie. Résultat ? N’importe quels médecin, dentiste ou sage-femme peut s’autoproclamer spécialiste en prescription de remèdes dilués, moyennant une formation de 600 heures à l’université ou dans une haute école. »
Mais depuis l’arrivée de Maggie De Block, le monde médical pousse un grand soupir de soulagement. « Peu après sa nomination, la nouvelle ministre a dit dans plusieurs interviews ce que tout scientifique sait, mais que certains politiciens n’osent dire tout haut uniquement par opportunisme électoral : la plupart des médecines alternatives ne font pas plus d’effet qu’un placebo pour la plupart des affections. Ostéopathie et chiropractie sont reconnues pour leur efficacité en cas de maux au niveau de la nuque et de lombalgie, point barre. Les remèdes homéopathiques, qui ne contiennent que de l’eau mélangée à du sucre, sont par essence la définition du placebo. Ou comme disait Maggie De Block elle-même dans une interview au Standaard : « Dans le meilleur des cas, ces remèdes sont comparables à un bon bain chaud. C’est agréable, certes. Mais c’est tout. Je dois aussi rembourser les bains chauds ? » »
Le groupe de sceptiques applaudit aussi la logique de Maggie De Block qui est de remettre en question l’équité du remboursement des frais occasionnés par ces médecines parallèles. « Les citoyens ont le droit de se tourner vers des homéopathes et autres guérisseurs, et ce autant qu’il leur plaira, mais le gouvernement n’a pas à légitimer ces pratiques non scientifiques pour autant, encore moins à les rembourser. Ces remèdes ne sont en soi pas un danger, mais que des personnes aient un sentiment erroné d’être bien soignées l’est davantage, car elles ne se tourneront pas vers une thérapie efficace parfois nécessaire ».
Maarten Boudry se déclare tout de même ouvert à étudier toute preuve qui, contrairement à ce qu’il croit, attestera que les médecines parallèles ont bel et bien un effet médicinal quantifiable et mesurable. « Si tel devait être le cas, si des traitements parallèles efficaces devaient émerger, nous serions, et certainement aussi la ministre de la Santé, ravie de le reconnaître. Comme cela on ne parlera plus de « médecines non conventionnelles », mais uniquement de médecine. Le citoyen n’a pas besoin de plus ».