Alors que le FBI sollicite des mandats pour utiliser des technologies permettant de traquer les téléphones portables et leurs propriétaires, le ministère de la Justice a indiqué qu’il réexaminait l’usage de ces technologies controversées dans des enquêtes pénales.
C’est dans le plus grand secret que les agences de renseignement et les forces de l’ordre américaines avaient recours à des technologies de surveillance des portables et de leurs utilisateurs. L’année dernière, le Wall Street Journal avait révélé l’utilisation d’un dispositif d’espionnage par avions récupérant des données de téléphones portables de dizaines de milliers de personnes via des boîtiers « dirtbox » imitant les signaux de tours de relais de téléphonie mobile.
Ces technologies étaient notamment utilisées par le FBI, les US Marshals et l’agence de lutte contre les stupéfiants (DEA).
Cette pratique, utilisée dans le cadre de la traque des djihadistes et des suspects d’enlèvements ou de cambriolages, inquiétait les Américains et les compagnies téléphoniques en raison de la surveillance de données privées de citoyens lambda. Pour cause, la Cour suprême des États-Unis a jugé « généralement » anticonstitutionnelle la fouille inopinée d’un téléphone portable par les policiers, car une telle action empièterait de manière excessive sur la vie privée. « Le fait que la technologie permette désormais à un individu de transporter ses informations avec lui ne les rend pas moins précieuses au regard de la protection de la vie privée voulue par nos pères fondateurs », avait jugé la haute Cour à l’unanimité.
« Notre réponse est simple à la question de savoir ce que doit faire la police avant de fouiller un téléphone portable : obtenez un mandat ».
De fait, ces derniers mois, le FBI a commencé à solliciter des mandats auprès de la justice pour avoir recours à ces technologies pour traquer les téléphones portables et leurs propriétaires dans des enquêtes.
En réponse à ces sollicitations, le ministère américain de la Justice a indiqué, lundi, qu’il réexaminait l’usage de ces technologies controversées pour surveiller les téléphones portables dans des enquêtes pénales. « S’agissant de cette technologie, le département de la Justice est en train de réexaminer ses pratiques pour s’assurer qu’elles reflètent l’engagement persistant du département à mener ses missions vitales tout en s’assurant du respect nécessaire de la vie privée et des libertés civiques », a ainsi déclaré Patrick Rodenbush, un porte-parole du ministère.