Israël compte pas moins de 27 entreprises spécialisées dans les logiciels espions, ce qui en fait le pays le plus à la pointe dans ce domaine.
C’est parce qu’iOS 9.3.5 corrige trois failles Zero Day qu’il est important d’installer cette mise à jour. La publication de ce correctif a aussi mis en évidence une nouvelle opération d’espionnage, mais surtout pointé du doigt l’entreprise israélienne NSO.
Il n’est pas pourtant pas nouveau d’apprendre que des entreprises monétisent des failles dans les systèmes informatiques, comme l’entreprise Zerodium qui offrait 1 million de dollars pour une faille Zero Day dans iOS 9, ou la firme italienne Hacking Team qui proposait des outils d’espionnages à différents clients étatiques. Ce que la publication d’iOS 9.3.5 met en évidence, c’est surtout qu’Israël est spécialisé dans les logiciels espions.
C’est l’ONG britannique Privacy International qui affirme qu’Israël est le pays au monde le plus spécialisé dans les logiciels espions avec 3,3 entreprises pour un million d’habitants contre, contre 1,6 firme en Grande-Bretagne, ou encore 0,4 entreprise aux États-Unis. Avec NSO, l’État hébreu compterait pas moins de 27 sociétés spécialisées dans l’interception des communications à l’aide de logiciels-espions.
Ce n’est pas le fait que NSO déclare que ses activités sont « totalement conformes à la législation et aux règlements sur le contrôle des exportations » en faisant référence aux autorisations du ministère de la Défense, qui sont nécessaires pour la vente à l’étranger d’armements et de technologies pouvant avoir un usage militaire, qui va rassurer Privacy International. Alors que ce genre de logiciels est acheté par des gouvernements d’Amérique latine, d’Asie Centrale ou d’Afrique, l’ONG dénonce une situation qui ne tient pas compte des droits de l’Homme dans les pays clients, ce qui permet aux régimes en place de surveiller ou de réprimer des opposants.
Dès lors, lorsqu’un porte-parole de NSO déclare que « La mission de NSO est d’aider à faire du monde un lieu plus sûr en fournissant à des gouvernements légitimes une technologie qui les aide à combattre le terrorisme et le crime », cela sonne vraiment faux lorsqu’on sait que c’est sur l’iPhone d’un militant des droits de l’Homme émirati, Ahmed Mansoor, que son logiciel espion a été repéré.
Il n’y a rien d’étonnant à ce qu’Israël soit à la pointe
Comme l’explique Daniel Cohen, de l’Institut pour les Études sur la sécurité nationale (INSS) de Tel-Aviv, « Cette affaire n’a rien d’étonnant. Israël se trouve dans le peloton de tête mondial pour tout ce qui touche au cybersecteur ». Il ajoute que cela s’explique par le dynamisme des membres d’unités d’élite de l’armée, comme ceux de l’unité 8200 qui sont spécialisés dans la cyberguerre, qui « utilisent leur savoir-faire pour créer des start-ups ou se faire embaucher à prix d’or par des firmes existantes » après avoir quitté l’uniforme. « Israël compte plus de 300 entreprises de toutes tailles dans le cybersecteur. Les plus grands groupes d’armement ont eux aussi ouvert des cyberunités. Mais dans l’immense majorité des cas, il s’agit de firmes qui ne traitent que de la protection des systèmes informatiques militaires et civils, telles des banques, des entreprises privées et publiques ».