Avec un chiffre d’affaires décevant depuis plus d’une année, IBM se retrouve à la croisée des chemins, entre son héritage et les nouvelles technologies qui sont des menaces. Explications.
Alors que le chiffre d’affaire d’IBM est décevant depuis plus d’une année, Virginia M. Rometty, son directeur général, se retrouve confrontée à un sacré défi : celui de convertir l’avenir de la technologie en une opportunité plutôt qu’en une menace.
Tiraillée entre héritage et nouvelles technologies, Virginia M. Rometty a par exemple largué toutes les activités les moins rentables. En contrepartie, elle a pris d’importants engagements dans les nouvelles technologies, un moyen d’aider ses clients à se retrouver parmi la pléthore d’offres actuelles. C’est dans cette logique que de gros efforts ont par exemple été réalisés dans le cloud computing, mais également dans les logiciels de traitement des flots d données pour les clients. C’est aussi dans cette optique qu’IBM a annoncé cette semaine une alliance historique avec Apple, une collaboration qui vise à proposer des logiciels intelligents pour le marché des entreprises sur la base d’une utilisation à partir des iPhone et iPad.
Si cette stratégie vise à assurer une transition entre héritage et nouvelles technologies, une stratégie de prime abord prometteuse, encore faut-il qu’elle soit rentable. A priori les premiers indicateurs sont bons avec un bénéfice net en hausse de 28% à 4,1 milliards de dollars, mais surtout un bénéfice par action en augmentation de 34%, ce qui rassure les investisseurs même si le titre IBM a reculé de 1,8% à la clôture suite à l’annonce des résultats financiers.
C’est ainsi que, dans un communiqué, Virginia M. Rometty, déclare que « les résultats ont montré des progrès sur notre transformation », un chantier qui n’est pas encore terminé. C’est par exemple le cas des ventes de serveurs, en recul de 28%, mais la division des petits serveurs a été vendue à Lenovo pour 2,3 milliards de dollars, une cession qui doit encore être entérinée par les autorités.
De fait, comme l’analyse Steven Milunovich, de chez UBS, IBM est tiraillé entre les nouvelles technologies, comme le cloud computing, et les technologies plus anciennes. À ce sujet, Virginia M. Rometty a reconnu en mai dernier, que sa société faisait face à des « écueils rocheux », tout en s’affirmant confiante pour l’avenir d’IBM.
De fait, si IBM semble tout mettre en œuvre pour assurer une transition entre héritage et technologies futures, la grande question sera de savoir si cette mutation sera réussie alors que la cohabitation n’est pas toujours un chose facile à mettre en place, et encore plus à faire perdurer.
Dans ce sens, l’accord avec Apple pourrait ouvrir des opportunités… qu’il faudra exploiter.