Les humains ne parlent pas le langage des oiseaux. Pourtant, au Mozambique, des chasseurs et des Grand Indicateur communiquent pour trouver du miel.
Il semble inconcevable d’imaginer que des êtres humains et des oiseaux sauvages puissent communiquer ensemble. C’est pourtant ce qui se passe au Mozambique entre les chasseurs et le Grand Indicateur (Indicator indicator), un oiseau qui les aide encore aujourd’hui à trouver du miel. C’est dans la très sérieuse revue Science qu’un article vient d’être publié pour expliquer cette coopération hors du commun.
Cette coopération ne date pas d’aujourd’hui. En 1588, le missionnaire portugais João dos Santos avait rapporté que de petits oiseaux avaient pour habitude d’entrer dans son église pour y trouver des ruches. Il avait surtout noté que ces volatiles sont capables d’indiquer aux hommes où se situe le miel, en volant d’arbre en arbre.
L’étude explique que, pour attirer les oiseaux, les hommes produisaient un son qui s’apparente à un « brrrr-hm ». Après avoir été appelé, l’animal va voler d’arbre en arbre afin de montrer le chemin pour atteindre une ruche. Une fois repérée, les chasseurs font disparaitre les abeilles en les fumant avant d’extraire le précieux liquide sucré. Une fois le miel extrait, les hommes laissent la ruche au Grand Indicateur pour qu’il puisse se nourrir de la cire d’abeille et des larves.
Cette collaboration est scientifiquement efficace. Les chercheurs estiment en effet que l’aide des oiseaux permet d’augmenter la probabilité de trouver une ruche de 17 à 54 %. L’étude révèle aussi que le « brrrr-hm » lancé par les chasseurs permet d’augmenter de 33 à 66 % la chance de se faire aider par l’un de ces oiseaux.
Tout n’est pas encore connu dans cette communication
Cette collaboration entre l’homme et l’oiseau n’est pas véritablement comprise. La coopération fructueuse est associée au « brrr-hm » pour une forme de communication dont le processus d’apprentissage est inconnu. Une des inconnues est de savoir comment les oisillons apprennent de leurs parents.
Il n’est pas certain que les scientifiques trouvent un jour une réponse à cette question. En effet, cette technique se perd de plus en plus. D’ici peu, il n’y aura plus de chasseur pour aider à résoudre ce mystère.