Une équipe de scientifiques de l’Institut national d’archéologie préventive et du CNRS annonce la découverte des vestiges d’un pré-Néandertalien vieux de quelque 200 000 ans, en bord de Seine, à 15 km en amont de Rouen.
C’est ce jeudi 9 octobre qu’une équipe de scientifiques de l’Institut national d’archéologie préventive et du CNRS a annoncé la découverte des vestiges de l’homme de Tourville-la-Rivière. Il s’agit de la découverte des trois os longs (humérus, radius, cubitus) du bras gauche d’un individu adulte, de sexe encore indéterminé, vieux de quelque 200 000 ans.
Mis à jour en bord de Seine, à 15 km en amont de Rouen, ces trois os sont une découverte « majeure » explique Jean-Philippe Faivre, chargé de recherche au CNRS et premier signataire de l’article publié le même jour dans la revue américaine PlOS One.
Grâce à cette découverte, il va être désormais possible de faire avancer la compréhension de la dynamique du peuplement des Néandertaliens, de leur apparition, il y a 450 000 ans, à leur disparition, il y a environ 30 000 ans.
Découvert lors d’une campagne de recherche menée en 2010, il aura fallu quatre ans aux scientifiques pour émettre certaines hypothèses. L’homme de Tourville-la-Rivière n’est par exemple pas mort sur le site, mais est arrivé par la rivière avant d’être rapidement recouvert par les alluvions du fleuve, ce qui l’a protégé. Sans savoir si la main était encore attachée au bras, les scientifiques estiment par ailleurs que le bras était vraisemblablement séparé du reste du corps.
Les examens effectués ont permis de dater l’âge de l’homme de Tourville-la-Rivière à environ 200 000 ans alors que l’étude anatomique a permis de retrouver des caractéristiques propres à la lignée néandertalienne. Grâce aux techniques d’imagerie et de reconstruction topographique, ils ont pu découvrir un relief osseux de 4 cm jusqu’ici inconnu sur le Néandertal. Anomalie courante chez les joueurs de baseball, cette singularité pourrait être « la conséquence de mouvements répétés d’extension du bras avec éloignement du reste du corps » explique Jean-Philippe Faivre, signataire de l’article, « d’autant plus que le bras avait subi au moins un arrachement ligamentaire ».
Il est encore à noter que le site de Tourville-la-Rivière est connu vu que deux précédentes campagnes avaient mis en évidence une grande variété d’animaux, carnivores (ours, loups), grands herbivores (aurochs, chevaux, cerfs, chevreuils) et plus petits mammifères (chats, lièvres, castors), ainsi qu’une qu’un important site de taille de silex.
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