Hacking Team : piratage d’une entreprise de piratage !

Hicham EL ALAOUI
Rédigé par Hicham EL ALAOUI

« Tel est pris qui croyait prendre » dit le proverbe, c’est ce qui est arrivé à l’entreprise italienne Hacking Team.

Hacking Team est une PME italienne qui commercialise entre autres un logiciel espion (DaVinci ou Galileo) pouvant intercepter les conversations téléphoniques ou les communications sur Skype, mais aussi les SMS. Il s’installe à grande échelle sur les ordinateurs, tel un virus. Ce logiciel de piratage peut aussi enregistrer des sons et des vidéos grâce aux webcams.

L’ironie de la situation est que cette entreprise basée à Milan, qui propose des outils de surveillance d’internet aux États, des technologies « offensives et faciles à utiliser pour les forces de l’ordre et les agences de renseignements du monde entier », des outils de piratage faudrait-il dire, c’est faite pirater par des pirates non encore identifiés.

C’est ainsi que plus de 400 Go de données ont fuités et se sont retrouvées sur le net. De cette manière, des milliers de documents, notamment des contrats et des e-mails dirigeants et clients, ont été diffusés sur Internet et les réseaux sociaux.

En travaillant pour des États aussi peu démocratiques que l’Éthiopie, le Soudan ou encore les Émirats Arabes Unis, l’entreprise italienne Hacking Team est qualifiée de « ennemi d’internet » par Reporters Sans Frontière. Le laboratoire de recherche Citizen Lab, de l’université de Toronto (Canada), avait d’ailleurs accusé Hacking Team d’être impliqué dans l’espionnage de journalistes et d’organisations de défense des droits de l’Homme.

Selon les documents divulgués, l’Arabie saoudite, le Kazakhstan, la Russie, l’Espagne, le Mexique et le Chili, l’Australie font partie des clients de Hacking Team, mais aussi le FBI et d’autres agences fédérales américaines de manière ponctuelle.

Bien que niant commercialiser ses produits auprès des entreprises, les documents mis en ligne révèlent que des logiciels de surveillance de Hacking Team ont été proposés à des entreprises privées, notamment brésiliennes.

Alors que Hacking Team entretenait le culte du secret autour de ses activités, la divulgation de ses documents, mais aussi du code source de ses logiciels, pourraient condamner l’entreprise italienne à plus ou moins courte échéance.

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