Une cour d’appel a jugé recevable l’action judiciaire entreprise par des internautes qui estimaient que Google s’était probablement rendu coupable de violation de la vie privée.
Trois plaignants britanniques reprochent à Google d’avoir contourné le système Do Not Track (DNT) de Safari de 2011 à 2012 pour continuer à tracer l’activité en ligne des internautes, et cela malgré l’interdiction exprimée via le DNT d’installer des cookies. Une cour d’appel a jugé recevable cette action judiciaire, ce qui signifie que Google sera bel et bien poursuivi pour violation de la vie privée en Grande-Bretagne.
Avec cette décision, la justice britannique s’estime elle aussi compétente pour poursuivre Google et protéger les intérêts des internautes britanniques dont le droit à la vie privée a été violé par le géant américain. « Les internautes ordinaires comme moi pourront désormais avoir le droit de demander des comptes à ce géant devant les tribunaux pour ses actions inacceptables, immorales et injustes », se réjouit l’une des plaignantes, Judith Vidal-Hall.
Maintenant que la porte des poursuites est ouverte, de nombreux Britanniques vont certainement demander réparation de leur préjudice dans le cadre d’une action collective, même si Google affirme que ses manœuvres n’ont créé aucun dommage financier aux plaignants.
À l’initiative de l’activiste Alexander Hanff, une coalition baptisée « Google Action » s’est déjà formée avec l’ambition de créer « la plus grande action de groupe jamais déposée en Grande-Bretagne et la plus large plainte en violation de la vie privée jamais examinée par les tribunaux britanniques ».
Il faut rappeler qu’aux États-Unis, pour la même affaire, Google avait dû payer 22,5 millions de dollars d’amende infligée par les autorités fédérales, dans le cadre d’un accord amiable conclu pour éviter des poursuites qui auraient pu aboutir à une peine plus lourde encore. Le géant avait même payé 17 millions de dollars supplémentaires pour mettre fin à des actions lancées dans une quarantaine d’États.