GPII : Bayonne a été la capitale des grands projets inutiles et imposés

Rédigé par Hicham EL ALAOUI

C’est à Bayonne que les militants européens contre les grands projets inutiles et imposés, les GPII, se sont rencontrés pour coordonner leur lutte.

Le temps d’un weekend, du 15 au 17 juillet, Bayonne a été la capitale des grands projets inutiles et imposés. C’est dans les Pyrénées-Atlantiques que des militants européens se sont réunis pour coordonner leurs actions contre un aéroport, des lignes à grande vitesse, des lignes haute tension, un tunnel transalpin… des ouvrages totalement inutiles à leurs yeux.

Ce sont près de 200 militants européens qui ont fait le déplacement pour parler des GPII, soit des « grands projets inutiles et imposés ». Ils ont parlé de leurs luttes acharnées contre des projets tels que la construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), d’un tunnel transalpin pour la ligne ferroviaire Lyon-Turin, des lignes à très haute tension entre la France et l’Espagne, d’une gare à Stuttgart ou encore des lignes à grande vitesse au nord de Londres, en Provence et au Pays basque.

Dénoncer les mensonges

Pour Martine Bouchet, du collectif des associations de défense de l’environnement (CADE) du Pays basque et du sud des Landes, cette rencontre a été l’occasion de dénoncer le mensonge qui entoure ces projets. Pour elle, comme pour l’ensemble des participants à ce forum, le plus grave est « le mensonge des porteurs de projets et les décisions antidémocratiques qui les accompagnent ».

Les trois jours d’ateliers et de séances plénières ont été l’occasion de dénoncer les coûts et l’inutilité de nombreux projets. Les militants ont pu compter sur la présence de Mireille Fanon-Mendès France, juge au Tribunal permanent des peuples de Rome. Elle a expliqué pourquoi ce tribunal a condamné la France et l’Italie au sujet du dossier du tunnel transalpin entre Lyon et Turin. « Nous avons instruit ce dossier et il y a bien violation des droits fondamentaux, non consultation des populations concernées, manque de transparence, création d’une zone militaire du côté italien, ce qui est interdit par la loi, violence d’État, confiscation de terres, mensonges… », a-t-elle assuré. Elle a ajouté en outre qu’il s’agit de crimes qui « violent les droits des populations autochtones ».

« Tout ceci est une somme de mensonges, tant sur le temps que ferait gagner le nouveau tunnel, sur l’augmentation annoncée du fret routier sur cet axe, que sur le coût total du projet ou même sa viabilité, vu que ni l’Italie ni la France n’ont réellement l’argent pour construire les accès à la partie transfrontalière », résume Paolo Prieri, membre des No-Tav, les opposants italiens au projet de tunnel. Daniel Ibanez surenchérit ironiquement en évoquant la présence de François Hollande à l’inauguration du tunnel suisse du Gothard, le 1er juin dernier. « Bizarrement, ce tunnel de la même distance que celui prévu pour la ligne Lyon-Turin, avec les mêmes conditions géologiques et les mêmes contraintes, a coûté 11,3 milliards d’euros alors qu’on continue à nous faire croire que le franco-italien ne coûterait que 8,6 milliards ! »

Les autres grands projets inutiles et imposés ont été détaillés de la même manière, sur les mensonges véhiculés par les porteurs de projet. En conclusion, Maxime Combes, d’ATTAC, a déclaré qu’il faut avoir « une vision plus large, de prendre en compte l’intérêt environnemental, mais aussi social, économique pour imposer un moratoire sur ces projets d’infrastructure ».

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