Gliese 436b : une exoplanète aux airs de comète

Hicham EL ALAOUI
Rédigé par Hicham EL ALAOUI

Avec une taille comparable à celle de Neptune, Gliese 436b pourrait être une exoplanète tout ce qu’il y a de plus normale, sauf qu’elle se prend pour une comète avec sa trainée en forme de queue.

Dans la constellation du Lion, à 30 années-lumière de la Terre, il existe une naine rouge qui porte le nom de Gliese 436. Cette étoile est assez peu remarquable pour qu’on s’y intéresse.

Par contre, autour de Gliese 436, Hubble a permis de découvrir une exoplanète nettement plus intéressante : Gliese 436b.

Par sa taille, Gliese 436b est comparable à Neptune. Par contre, elle se situe très près de son étoile. Une autre différence est qu’elle est très rapide vu qu’elle boucle son orbite en seulement 2,6 jours !

Mais sa particularité la plus remarquable est ailleurs. En effet, à cause de son atmosphère riche en hydrogène, Gliese 436b a la particularité d’être suivie d’une traînée d’hydrogène si importante qu’elle atteint 50 fois la taille de son étoile. De fait, alors que Gliese 436b est une planète, elle se donne des airs de comète avec sa longue queue.

C’est en raison de cette longue trainée que Gliese 436b a reçu le surnom de « béhémoth » (« mastodonte ») de la part des astronomes qui l’ont observée.

« Ce nuage est très spectaculaire. C’est comme si, après avoir porté l’atmosphère de la planète à haute température, ce qui conduit à l’évaporation de l’hydrogène, le rayonnement de l’étoile était trop faible pour souffler le nuage qui s’accumule autour de la planète », explique David Ehrenreich, de l’université de Genève, auteur principal de l’étude parue dans le journal Nature.

« Des gaz qui s’échappent ont été observés dans le passé, mais pour des exoplanètes géantes gazeuses beaucoup plus grandes », précise le professeur David Sing, de l’université d’Exeter (Angleterre), cosignataire de l’étude. « Cela a été une surprise de regarder une planète beaucoup plus petite qui produise une manifestation similaire à celle d’une comète qui soit si grosse et étonnante ».

« Environ 1000 tonnes d’hydrogène sont arrachées de l’atmosphère de GJ 436b chaque seconde, ce qui n’équivaut qu’à 0,1% de sa masse totale par milliard d’années », explique le Dr Peter Wheatley, de l’université de Warwick (Angleterre), autre coauteur de l’étude.

« Si le taux d’évaporation ne menace pas la planète actuellement, nous savons que l’étoile, une naine rouge peu lumineuse, était plus active dans le passé. Cela signifie que l’atmosphère de la planète s’est évaporée plus rapidement durant ses premiers milliards d’années d’existence. Au total, nous estimons qu’elle a pu perdre jusqu’à 10% de son atmosphère », ajoute David Ehrenreich.

La queue de Gliese 436b n’a pas été observée dans les longueurs d’onde visibles, mais dans l’ultraviolet. C’est grâce aux capteurs de Hubble qu’elle a pu être découverte.

Cette découverte explique comment l’hydrogène, qui était abondant dans l’atmosphère de la Terre dans son enfance, pourrait s’être dissipé il y a 100 à 500 millions d’années. Cela peut aussi contribuer à mieux comprendre la formation des « super-Terres », ces planètes rocheuses qui pourraient être les restes de Neptune « chauds » qui auraient perdu leur atmosphère primitive par évaporation.

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