Plutôt que de corriger ses propres failles, Snapchat préfère souligner la responsabilité des applications tierces dans la publication de plusieurs milliers de clichés volés.
La sécurité et la confidentialité de Snapchat sont mises à rudes épreuves alors que des dizaines de milliers de clichés circulent désormais sur internet, un nombre qui pourrait être même de 100 000 voire 200 000 photos selon certains, à priori l’équivalent de 13 Go de données.
À l’instar de la polémique des photos de stars hollywoodiennes, volées dans l’iCloud, le scandale de Snapchat est tout aussi énorme vu que de nombreux clichés représentent des images osées, de mineurs de surcroit, des utilisateurs qui faisaient aveuglément confiance à la sécurité et au caractère éphémère des publications sur Snapchat.
C’est en annonçant rapidement que « Les serveurs de Snapchat n’ont pas été pénétrés et ne sont pas la source de ces fuites. Ces snapchatteurs ont été victimes de l’utilisation d’applications de tierce partie pour envoyer et recevoir des snaps, une pratique que nous interdisons expressément dans nos conditions d’utilisation précisément parce qu’elle compromet la sécurité de nos utilisateurs » que Snapchat s’est très (trop) rapidement déresponsabilisés de cette fuite. Le service ajoute que « Nous surveillons avec vigilance l’App Store et Google Play pour y découvrir les applications tierces illégales et nous avons réussi à en faire supprimer beaucoup ».
Alors que le mal est fait, ce qui écorne encore plus l’image de Snapchat, il est bon de souligner que l’attitude de pointer du doigt les applications tierces n’est qu’une manœuvre pour camoufler ses propres failles. En effet, Snapchat a déjà été victime de fuite de données.
De plus, comme la Federal Trade Commission (FTC) l’a dénoncé il y a quelques mois, Snapchat joue avec les mots dans son argumentaire. La FTC a d’ailleurs été jusqu’à qualifier la communication de Snapchat de mensongère vu qu’elle vise à faire croire que les photos prises sont éphémères alors qu’une simple capture d’écran permet de les sauvegarder, tout en reprochant à l’application de stocker en clair les messages vidéo en dehors de la sandbox, ce qui le rend assez facilement accessibles à un ordinateur.
De fait la responsabilité de Snapchat semble sérieusement engagée.