Officiellement, selon le gouvernement, il n’y a pas de pénurie de carburant en France. Pourtant, suite aux blocages mis en place par des militants cégétistes autour de la raffinerie et le dépôt de carburant de Fos-sur-Mer, des stations-service étaient à court de stock. Elles peuvent respirer maintenant que les forces de l’ordre ont lancé des opérations de déblocage.
Pour rappel, c’est en raison de leur opposition à la loi travail que des militants cégétistes ont entamé lundi une action pour bloquer l’approvisionnement en carburant. C’est comme cela que la raffinerie et le dépôt de carburant de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) se sont retrouvés bloqués. C’est mardi à l’aube que des forces de l’ordre sont intervenues pour rétablir la situation. L’opération a commencé vers 4 h 15 pour se terminer peu après 6 h 00.
Les forces de l’ordre ont rencontré « une résistance importante » en évoquant de nombreux jets de projectiles, a commenté la préfecture de police. Elle déplore un blessé léger parmi les forces de l’ordre en indiquant que des grenades lacrymogènes ont été utilisées.
Des journalistes présents à proximité ont signalé que des camions-citernes, bloqués aux environs de Fos-sur-Mer recommençaient à circuler sous escorte policière. Ils expliquent également que des campements abandonnés, des pneus fumants et autres jonchaient encore la chaussée de part et d’autre.
Fos-sur-Mer n’était pas un cas isolé. De quatre raffineries bloquées dimanche, leur nombre est passé à six lundi. Alors que la France compte huit raffineries au total, les blocus mis en place par les protestataires provoquaient depuis plusieurs jours des difficultés d’approvisionnement pour les stations-service, des difficultés répercutées sur les automobilistes condamnés à la ruée sur les pompes pour trouver du carburant.
« Non, il n’y a pas pénurie, il y a des situations tendues », a relativisé Francis Duseux, le président de l’Union française des industries pétrolières (UFIP). Le problème provient avant tout des automobilistes qui complètent systématiquement les réservoirs de leurs véhicules dès lors qu’ils ont connaissance qu’une station-service est réalimentée, ce qui occasionne une surconsommation.
Par le biais de Manuel Valls, le gouvernement se veut rassurant en appelant les Français « à ne céder à aucune panique » par crainte d’éventuelles pénuries. Il a assuré que les dépôts seraient « débloqués » comme cela a été le cas le week-end dernier à Dunkerque (Nord), Rouen (Seine-Maritime) et Lorient (Morbihan).
En raison d’un mouvement de grève, les raffineries de Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime) et Donges (Loire-Atlantique) subissent toujours une « mise à l’arrêt de certaines unités ». Les installations de Feyzin (Rhône) sont totalement arrêtées, tout comme à Grandpuits (Seine-et-Marne). En raison des blocages, La Mède (Bouches-du-Rhône) et Lavera (Bouches-du-Rhône) sont en production réduite. À cela, il faut ajouter la grève votée par le personnel des terminaux pétroliers du Havre.