La page spécifique « Year in review » voulait proposer une rétrospective joyeuse personnalisée pour chaque utilisateur. Malheureusement, cette initiative a aussi servi à remonter des souvenirs douloureux pour certains.
En proposant « Year in review », l’idée de Facebook était de compiler l’active de chaque utilisateur, durant l’année écoulée afin de mettre en évidence les photos et messages qui ont été le plus commentés sur le réseau social. Présentée comme cela, cette initiative semble être très louable.
Mais voilà, ce n’est pas l’avis de nombreux utilisateurs pour qui cette page spécifique n’a servi qu’à remonter des souvenirs douloureux. C’est par exemple le cas du blogueur Éric Meyer qui a découvert la photo de sa petite fille de six au sommet de sa rétrospective, une enfant de six ans tragiquement morte d’un cancer il y a quelques mois. Sur son blog, il a écrit un billet pour dire : « Pour ceux d’entre nous qui ont vécu la mort d’un être cher, ont passé du temps à l’hôpital, ont été touchés par le divorce ou la perte d’un emploi, ou été victime d’une crise, nous pourrions ne pas vouloir revenir sur l’année écoulée ».
Il ajoute : « Il n’y a pas eu assez de réflexion aux cas comme le mien, à toutes les personnes qui ont eu une mauvaise année. Le concept est fait pour l’utilisateur idéal, l’optimiste, l’utilisateur heureux. Il ne prend pas en compte d’autres cas. »
Ce poste est rapidement devenu viral, avec de nombreux autres témoignages du même genre qui sont venus rejoindre celui d’Éric Meyer.
Om Malik écrit par exemple que cet incident est « un rappel désagréable et très réel que n’importe quelle bonne intention, dans notre société de logiciels, peut être loin de la compréhension de la réalité humaine ».
Dans un autre billet, Éric Meyer dit qu’il ne s’attendait pas à une telle couverture médiatique de son poste sur la « cruauté algorithmique ». Il dit avoir reçu des excuses de Facebook et qu’il voulait aussi présenter des excuses au réseau social. « Je suis désolé d’avoir fait tomber internet sur la tête pour Noël. Comment pouvons-nous supposer que les jeunes programmeurs n’ont jamais connu le mal, la peur ou la douleur ? Combien d’entre eux ont grandi en ayant été abusé à la maison, à l’école, à l’église ou dans les trois cas ? Combien d’entre eux a connu la mort, le divorce, le chagrin, la trahison ? Savez-vous ce qu’ils ont vécu ? Non, vous ne savez pas. Donc, nous devons peut-être composer notre condescendance envers leurs expériences vécues ».