Les médias ont rapporté vendredi les pertes de plus de 3 milliards de dollars endurées par Facebook. La valeur des actions de l’entreprise a chuté de 4,5% suite aux annonces faites par le PDG et fondateur du réseau Mark Zuckerberg concernant les modifications qui seront apportées au flux d’actualités. Les titres des journaux ont cependant omis de préciser le fait que le prix de l’action reste supérieur de 370 pour cent au prix du premier jour où Facebook a intégré la bourse.
Vous trouverez ci-dessous la partie la plus pertinente selon nous du message relayé par Mark Zuckerberg vendredi dernier :
« Nous avons commencé à apporter des modifications dans ce sens depuis l’année dernière déjà, mais il nous faudra des mois pour arriver à intégrer cette nouvelle orientation sur tous nos produits. Les premiers changements observables concerneront d’abord le fil d’actualité, où vous pourrez voir plus de publications de vos amis, de votre famille et de vos groupes. Au fur et à mesure que nous déploierons les nouveaux algorithmes, vous verrez moins de contenu public comme les publications et les vidéos des entreprises, des éditeurs et des médias ».
Moins de messages sur les fils d’actualités provenant des « entreprises, marques et médias » résulteront indiscutablement en moins de gains publicitaires pour Facebook. Facebook pourrait cependant envisager des frais plus élevés pour les publications qui apparaîtraient encore dans l’espace maintenant limité réservés aux tiers et à la publicité. L’entreprise pourra compenser la réduction de la quantité de publicité. Les spéculations vont bon train sur le fait que Zuckerberg ait été contraint d’adopter ces mesures pour endiguer la baisse de l’utilisation du réseau social et le fait que les utilisateurs soient de plus en plus irrités de voir proliférer du contenu qui ne les intéresse pas, au lieu de rester plus proche de leur entourage, chose qui était à la base de la création du réseau social. Si ces changements arrivent à reconquérir les utilisateurs, Facebook pourra encore augmenter les frais de publicité par la suite.
L’augmentation des revenus de Facebook est devenue exponentielle, tandis que le cours de l’action continue de s’accroître de manière linéaire. Le marché aurait déjà deviné une sorte de ralentissement dans la croissance des revenus de l’entreprise, même si cela est encore loin d’être vrai. La brusque chute de vendredi, bien qu’importante, sera oubliée bientôt.
Les sources de revenus de Facebook en provenance de Chine
Tandis que Facebook en tant que réseau social est inaccessible en Chine (sauf via des VPN), il arrive à profiter un peu de ce pays émergent à la forte croissance. Le New York Times a rapporté que les agences de presse du gouvernement chinois déboursent chaque trimestre des centaines de milliers de dollars pour acheter de l’espace publicitaire sur Facebook. Ceci ne fait que reconnaitre encore plus l’efficacité de Facebook dans ce qui s’agit de « disséminer l’information et influencer l’opinion » et ceci dans le monde entier. Il est également une plate-forme parfaite pour relayer la propagande politique des nations.
Le revenu provenant du gouvernement chinois est certainement une bonne chose pour l’entreprise. Mais ce qui intrigue le plus, c’est le bénéfice que Facebook tire à plus grande échelle des énormes opportunités de publicité suscitées par l’intérêt des boutiques en ligne comme AliExpress, l’homologue d’Alibaba.
Un article explique d’ailleurs très longuement comment Rory Ganon, un jeune entrepreneur de 17 ans filme des vidéos et les poste sur YouTube afin de montrer aux gens toutes les étapes de la création d’une boutique en ligne. En bref, les commerçants utiliseraient les outils de commerce électronique de Shopify pour installer leurs boutiques en ligne. Ils mettraient ensuite leur marchandise à vendre sur AliExpress. Ils se tourneraient alors vers Facebook ou Instagram pour faire la publicité de leur boutique et attirer les acheteurs. L’intérêt de l’utilisation des deux réseaux sociaux à la fois provient de leur capacité à atteindre un public ciblé plus susceptible d’acheter une marchandise en fonction de ses intérêts et de l’historique de navigation.
Ces arrangements ressemblent à un partenariat implicite entre les entreprises Facebook, Shopify et Alibaba. Les incitations à la création de boutiques en ligne émanant de gourous du commerce électronique tel que Ganon pourrait faire bénéficier le trio.