L’entrée en bourse de Facebook ne sera pas sans impact pour ses membres, pression des investisseurs oblige.
Avec son entrée en bourse prévue vendredi, Facebook va se placer sous la pression permanente des investisseurs. Il est clair que les premiers changements ne se feront pas ce weekend, mais les répercussions se feront sentir à terme.
Pour le moment, l’entreprise de Mark Zuckerberg ne retire quasiment aucun revenu de ses applications, ce qui ne va pas dans l’optique d’enrichissement des actionnaires : fini de rigoler.
Et pour maximiser leurs profits, il n’y a qu’une recette : monétiser les informations des utilisateurs en exploitant au maximum leurs envies d’achats. Du coup, le réseau social pourrait bien faire passer la publicité avant le confort de ses membres.
Facebook est conscient de cette faiblesse, faute d’espace dévolu à la pub, mais a promis des changements rapides lors de sa présentation aux investisseurs. À cette fin, le réseau social a commencé d’introduire un système « d’actualités sponsorisées », des messages commerciaux ciblés apparaissant dans le fil d’actualité.
La première évolution devrait viser les applications Facebook pour Smartphones et tablettes, ce qui concerne 488 millions de membres sur les 901 millions au total).
La publicité devrait gagner en intensité sur le site web de Facebook. Mais le spectre des pop-ups sauvages est encore loin. Facebook pourrait explorer de nouvelles formes de pub, du genre à ce que des amis qui vous conseillent des produits. Les incitations à se géolocaliser devraient augmenter, de même que de pages soutenues par des entreprises et doublées de campagnes en ligne pour les « liker » !
Un autre levier à disposition pour créer de nouvelles sources de revenus est d’ouvrir les vannes de la vie privée. Les méthodes directes et pas toujours transparentes du puissant réseau social promettent des passes d’armes passionnantes avec les autorités de protection des données. Il faudra lire la prochaine mise à jour des conditions d’utilisation avec attention, pour voir où l’entreprise lâche du lest.
Toute l’astuce consistera à créer de nouveaux revenus sans faire partir ses membres. « La relation avec l’utilisateur prend du temps à se construire, mais elle peut très vite se casser, comme l’a montré l’expérience MySpace », souligne James Lenz, professeur d’économie à la Rice University. Le site pionnier des réseaux sociaux, lancé par des publicitaires en 2003 et acheté en 2005 par le groupe de Rupert Murdoch, s’est fait dépasser par Facebook dès 2008 et n’a jamais su se relancer.