L’UE approuve le rachat d’Activision par Microsoft pour 69 milliards de dollars

Hicham EL ALAOUI
Rédigé par Hicham EL ALAOUI
Participants au tournoi "Battle for Texas" d'Activision Blizzard à San Antonio l'année dernière. Le rachat du fabricant de jeux vidéo par Microsoft a révélé des fractures au sein des autorités de régulation.

L’Union européenne approuve l’acquisition de Microsoft d’Activision Blizzard malgré les objections. Un tournant dans l’industrie du jeu vidéo !

L’organisme de réglementation de l’Union européenne (UE) a donné son approbation à l’ambitieuse acquisition de la société de jeux vidéo Activision Blizzard par Microsoft pour un montant de 69 milliards de dollars, marquant un développement significatif dans ce qui s’annonce comme la plus grande transaction technologique grand public des deux dernières décennies. Cette décision intervient malgré les objections des régulateurs américains et britanniques, qui affirment qu’une telle fusion pourrait potentiellement étouffer la concurrence dans l’industrie.

Microsoft, connu pour sa console de jeux Xbox, a rencontré des défis dans sa tentative d’acquérir Activision, le géant derrière des titres de jeux populaires tels que Call of Duty. Pour obtenir l’approbation de l’UE, Microsoft a proposé certaines concessions, garantissant que les services de jeux en ligne émergents continueraient d’avoir accès aux titres d’Activision.

Cependant, cette approbation ne signifie pas une voie tranquille pour le géant de la technologie, car les régulateurs américains et britanniques ont cherché à bloquer l’accord, arguant qu’il pourrait potentiellement entraver la concurrence. Ce différend souligne les positions divergentes des régulateurs mondiaux sur la régulation et le contrôle du pouvoir des grandes entreprises technologiques.

L’un des principaux points de contention concerne le jeu en nuage, une technologie émergente qui permet de diffuser des jeux sur différents appareils, rendant potentiellement obsolètes les matériels tels que les consoles. Les régulateurs américains et britanniques ont exprimé des inquiétudes selon lesquelles l’acquisition de Microsoft pourrait compromettre ce secteur en plein essor. La Commission européenne, en revanche, a donné son aval après que Microsoft se soit engagé à garantir que les joueurs puissent accéder aux jeux d’Activision sur les services de cloud en développement par des concurrents, comme Nvidia, pendant une décennie.

Les responsables de l’UE, après ces négociations, ont conclu que l’accord pouvait progresser, soulignant en particulier que le marché du jeu en nuage en était encore à ses débuts. Ils ont suggéré que l’accord pourrait même favoriser la croissance de cette nouvelle technologie, car de nombreux titres d’Activision actuellement indisponibles sur de plus petits services de jeu en nuage deviendraient maintenant accessibles.

Microsoft a déclaré que ces concessions profiteraient aux consommateurs du monde entier. Brad Smith, le président de Microsoft, a affirmé que l’exigence de la Commission européenne pour que Microsoft accorde des licences de jeux populaires d’Activision Blizzard à des services de jeu en nuage concurrents permettrait aux joueurs du monde entier de profiter de ces jeux sur l’appareil de leur choix.

La Commission européenne a également suggéré que l’accord n’aurait pas d’impact négatif sur le marché des consoles, car Microsoft ne serait pas incité à refuser l’accès aux titres d’Activision aux fabricants de consoles rivaux, tels que Sony PlayStation, sans compromettre ses bénéfices. Dans l’UE, PlayStation bénéficie d’une part de marché nettement plus importante que Xbox.

Cette affaire met en évidence les défis de l’établissement d’un consensus mondial sur la régulation d’une industrie technologique en constante évolution. Bien qu’il existe une préoccupation commune concernant l’influence croissante des entreprises technologiques parmi les décideurs du monde entier, il existe des désaccords sur le moment et les méthodes d’intervention.

Cette approbation de l’UE marque une rare instance où elle semble plus clémente que ses homologues américains. L’UE, dirigée par Margrethe Vestager, est connue pour son attitude agressive envers les géants de la technologie tels que Google, avec de lourdes amendes et des ordres de changement de pratiques commerciales. Cependant, dans ce cas, c’est les États-Unis, sous la direction de la présidente de la Federal Trade Commission, Lina Khan, qui semblent adopter une position plus stricte.

Le parcours de Microsoft et d’Activision Blizzard est loin d’être terminé, car ils se trouvent confrontés à un paysage juridique complexe avec des options limitées. Le sort de l’accord dépend maintenant largement des processus juridiques aux États-Unis et au Royaume-Uni. Les entreprises doivent prouver que la fusion ne limitera pas la concurrence, notamment si Microsoft garantit l’accès aux titres d’Activision. La nature mondiale de l’industrie du jeu vidéo implique qu’un revers dans l’une de ces juridictions pourrait être préjudiciable à l’accord.

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