Alors que nos emails appartiennent à la sphère privée des utilisateurs, les services de messagerie peuvent y accéder en toute impunité.
S’il est certain que, techniquement parlant, les Microsoft, Google, Apple et Yahoo peuvent accéder aux emails de leurs utilisateurs, le respect de la sphère privée laisserait à penser que cela ne se fait pas. Et pourtant…
C’est avec l’affaire d’Alex Kibkalo que le pot aux roses a éclaté Accusant son ex-employé d’avoir volé sa propriété intellectuelle, notamment pour la transmettre à un blogueur français, Microsoft est allée jusqu’à lire le contenu du compte de messagerie personnel de son ancien salarié. C’est sûr de son bon droit que l’éditeur a agi de la sorte.
Il est certain que cette pratique est une infraction à la correspondance privée d’un internaute, un fait qui n’est pas remis en cause en l’occurrence. De fait, c’est grâce aux conditions d’utilisation de son service de messagerie, qui précise explicitement que le fournisseur du service peut s’octroyer le droit d’accéder aux contenus du compte pour protéger sa propriété que Microsoft a agi de la sorte.
Si les conditions d’utilisation émises par Microsoft sont à pointer, il en va de même pour Google, Apple et Yahoo qui proposent des clauses similaires dans leurs conditions générales.
En réponse aux interrogations au sujet de l’accès aux données des internautes, Microsoft a répondu par le biais de son vice-président des affaires juridiques, John Frank. Il déclare notamment que « Nous ne réaliserons pas de recherche dans les emails d’un client ou d’autres services en dehors de circonstances qui justifieraient une ordonnance d’un tribunal ». On peut se poser la question si une telle ordonnance a été fournie pour le cas d’Alex Kibkalo.
Interrogés sur les mêmes sujets, les autres grands fournisseurs de messageries ont préféré ne pas répondre à la question.
De fait, alors que Microsoft, Google, Apple et Yahoo ont été parmi les premiers à monter aux créneaux pour dénoncer les pratiques de la NSA, ils sont les premiers à se donner le droit de recourir à un espionnage des données des internautes sans demander une autorisation préalable à la justice.