Alors que la NSA est au centre de nombreuses polémiques au sujet de ces manières de procéder, la demande de pouvoir faire des écoutes « légales » de son directeur pourrait presque s’apparenter à un mea-culpa.
Depuis qu’Edward Snowden a fourni des documents sur les pratiques de la NSA, il ne se passe pratiquement pas une semaine sans que l’agence américaine ne soit pas au cœur de l’actualité au sujet d’une opération d’espionnage.
Par le biais de son directeur, Mike Rogers, la NSA est donc une nouvelle fois sous les feux des projecteurs. C’est à l’occasion d’un colloque sur la cybersécurité, organisé à Washington, qu’il s’est mis en évidence en appelant à une écoute « légale » des communications mobiles.
Alors que les pratiques de l’agence s’apparentent plus à des cyberattaques, cette notion de « légalité » possède comme une connotation de mea-culpa, une manière de dire que la NSA essaierait de revenir dans le droit chemin.
Il faut préciser que cette idée du patron de la NSA émane pour contrer les géants de l’internet qui ont mis en place des solutions de cryptage de bout en bout, des systèmes qui avaient déjà suscité une réaction vive du directeur du FBI en automne dernier. Bien que l’avis de Mike Rogers soit le même que celui de son homologue, il utilise juste un peu plus de doigté pour dire qu’il serait bon, en vertu de la sécurité nationale, que les agences gouvernementales puissent écouter les communications mobiles.
De fait, plutôt qu’un réal mea-culpa, il s’agirait plutôt d’une tentative de conciliation avec les entreprises pour tenter de trouver une sorte de compromis, bien évidemment en oubliant au passage les pratiques passées, et peut-être actuelles, de la NSA qui ont été de profiter au maximum de toutes les situations, pour ne pas dire en avoir abusé.
Alors que c’est la crédibilité des entreprises qui est en jeu face au scepticisme grandissant des utilisateurs, la question est maintenant de savoir si l’appel de Mike Rogers a été entendu est qu’une sorte de backdoor « légale » soit instaurée.