Selon le régulateur allemand, WhatsApp et Facebook violent la loi en partageant les données personnelles des utilisateurs entre les deux services.
Il y a quelques semaines, WhatsApp a mis à jour ses conditions d’utilisation. Une des nouvelles clauses a suscité une vive controverse, celle qui prévoit de partager les données personnelles de ses utilisateurs avec Facebook. Selon ce qui était avancé par le réseau social, ce rapprochement visait à amener les publicités ciblées sur le service de messagerie. Des raisons sécuritaires, comme la lutte contre le spam, ont aussi été avancées.
Ce rapprochement entre Facebook et WhatsApp est d’ailleurs logique vu que le réseau social avait racheté le service de messagerie en 2014 pour 19 milliards de dollars. Il était même étonnant que la firme de Menlo Park n’ait pas cherché à exploiter plus tôt les données personnelles des utilisateurs de la messagerie de sa filiale, ce qui représente tout de même plus de 1 milliard de personnes dans le monde.
A priori, ce partage des données personnelles semble poser problème dans certains pays, à commencer par l’Allemagne. Aux yeux du régulateur allemand, ce partage viole les lois en vigueur. C’est pour cette raison que l’autorité vient d’ordonner à Facebook d’arrêter de collecter et de stocker les données des utilisateurs en provenance de WhatsApp. Il a aussi été ordonné de détruire toutes les données qui ont été déjà récupérées.
Après avoir rappelé que les deux entreprises avaient promis, lors de leur rapprochement, que leurs données respectives ne seraient jamais échangées mutuellement, ce partage inquiète tout le monde, c’est ce que pointe du doigt Johannes Caspar, le commissaire pour la protection des données et la liberté d’information. Il souligne surtout que Facebook n’a pas obtenu l’accord des utilisateurs allemands de la messagerie pour exploiter leurs données.
Cette décision de l’Allemagne est un véritable coup dur pour Facebook. Les 35 millions d’utilisateurs de WhatsApp sont peut-être une goutte d’eau par rapport au nombre total d’utilisateurs de la célèbre messagerie. Par contre, il s’agit d’un très mauvais signal adressé aux autres pays européens alors que ceux-ci sont certainement aussi en train d’étudier ce dossier.
C’est pour éviter que les autorités de régulation européenne et américaine s’inspirent de la décision allemande que Facebook s’est déclaré « ouvert à l’idée de travailler avec les autorités locales pour répondre à leurs questions et résoudre toutes les préoccupations ». Est-ce qu’un compromis va pouvoir être trouvé ?