La disparition des abeilles est un problème mondial, un problème qui pourrait avoir de graves répercussions sur notre avenir.
Comme l’explique Axel Decourtye directeur scientifique de l’Institut de l’abeille, « Tous les pays qui ont connu une révolution agricole dans la seconde moitié du 20e siècle subissent des pertes de colonies d’abeilles et d’abeilles sauvages ». Si ce problème touche avant tout les apiculteurs, les conséquences de cette disparition des abeilles sont nettement plus globales.
Il ne faut en effet pas oublier que l’abeille est un pollinisateur essentiel en contribuant à 80% à la reproduction des espèces végétales dans le monde. Sans abeille, la majorité des cultures fruitières ou de légumes seraient tout simplement impossibles ! Par effet domino, les répercussions de cette diminution de la pollinisation auraient des répercussions aussi sur les éleveurs vu qu’ils ne pourront plus nourrir leurs bêtes, ce qui priverait au final l’homme de nombreux aliments.
Face à ce problème, des apiculteurs de Pyrénées-Orientales se sont réunis en collectif pour financer des études scientifiques pour déterminer les raisons de cette baisse des récoltes de miel et de la mortalité des abeilles. Le constat est quarante-huit millions de cadavres d’abeilles sont à déplorer cette année, soit 1 300 ruches touchées.
Le constat fait par Marc-Edouard Colin, vétérinaire expert en pathologie de l’abeille, est que douze molécules différentes de pesticides ont été retrouvées sur les abeilles mortes, dont quatre interdites en France. Même à l’abri sur les hauts pâturages des Pyrénées-Orientales, les abeilles n’ont donc pas été épargnées par les insecticides, des produits qui sont par exemple utilisés pour débarrasser les troupeaux de leurs parasites.
Le problème est que, même à très faible dose, les insecticides agissent sur le système nerveux central des abeilles, ce qui les désoriente et les rend incapables de retrouver leur ruche, ce qui va tripler leur taux de mortalité.
Ce constat n’est pas nouveau vu que la Commission européenne a suspendu pour deux ans l’utilisation de trois pesticides toxiques pour les abeilles. Malheureusement, ce n’est que deux ans, et les lobbies de la chimie sont surtout très puissants !
Dessinatrice, je vous propose de découvrir sur ce sujet une série de dessins aux crayons de couleur évoquant, par une suite d’abeilles mortes, la pollution par les substances chimiques et les pesticides utilisés dans l’agriculture. Il n’y a pas que les grosses bêtes qui disparaissent …. A découvrir : https://1011-art.blogspot.com/p/vous-etes-ici.html
(série présentée au Muséum de Genève à partir d’octobre 2021).
Mais aussi, en lien direct, une réflexion sur l’utilisation des produits phytosanitaires : https://1011-art.blogspot.com/p/hommage-magritte.html