Les révélations au sujet du scandale #dieselgate se succèdent. Le groupe Volkswagen reconnait officiellement que ce sont 11 millions de véhicules qui sont équipés d’un dispositif de trucage des émissions.
C’est en découvrant d’étranges écarts entre les émissions réelles et déclarées de gaz que l’organisation non gouvernementale International Council on Clean Transportation a demandé des tests complémentaires et indépendants à des chercheurs de l’Université de Virginie-Occidentale. C’est à ce moment que la supercherie a été découverte.
En fait, selon le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, Volkswagen a été alerté des griefs à son encontre en mai 2014 déjà.
Le tourbillon médiatique s’est emparé de l’affaire, désormais baptisée le scandale #dieselgate, depuis la révélation de son ampleur.
Alors que Volkswagen a été le premier constructeur à annoncer qu’il allait se conformer aux règles européennes d’émission de CO2, ce nouvel éclairage laisse supposer que le constructeur automobile pourrait aussi avoir triché en Europe.
L’ampleur du scandale est d’ailleurs réellement colossale vu que Volkswagen a officiellement admis que ce sont quelque 11 millions de voitures dans le monde entier qui sont équipées du logiciel de trucage des émissions, ce qui signifie donc clairement que ce ne sont pas seulement les États-Unis qui sont concernés, mais le monde entier.
En réaction à ce scandale, la valeur boursière de Volkswagen a chuté de près de 20%, ce qui a dévalorisé le constructeur d’environ 25 milliards d’euros.
Alors que le directeur de Volkswagen USA a déclaré que l’entreprise a « totalement foiré », le groupe annonce avoir une provision de 6,5 milliards de dollars dans son budget pour faire face à cette crise.
Alors que l’US Environmental Protection Agency (EPA) a fait rappeler 482 000 VW et Audi, ce seront bien plus de voitures qui devront être rappelées pour être mise en conformité.
Cette crise chez Volkswagen devrait bien évidemment provoquer des changements au sein de la direction du groupe. Il se dit notamment que Martin Winterkorn devrait laisser sa place de PDG à Matthias Müller, l’actuel patron de Porsche.
Vu que Volkswagen a délibérément tenté de truquer les émissions de ses voitures, le constructeur est passible de poursuites en justice de la part de ses clients et de ses actionnaires.
Volkswagen indique encore être en train de « travailler intensément pour éliminer ces déviations par le biais de mesures techniques. La société est en contact avec les autorités compétentes et l’autorité fédérale allemande des Transports ».
Il n’est pas exclu que ce scandale touche d’autres constructeurs automobiles.
Le ministre des Finances de la France a d’ailleurs réclamé une enquête à l’échelle européenne sur les voitures à moteur diesel pour rassurer le public. La Corée du Sud a déclaré qu’il enquêterait sur les émissions des modèles VW produits en 2014 et 2015. Le Congrès américain a également confirmé qu’il allait enquêter.
Quant au groupe britannique Transport & Environnement (T&E), il a averti que des millions de voitures pourraient être rappelées. « Notre dernier rapport a démontré que près de 90% des véhicules diesel ne répondaient pas aux limites d’émission lorsqu’ils sont conduits sur la route. Nous parlons de millions de véhicules », a déclaré Jos Dings, expert diesel de T&E.