#dieselgate : un an après, Volkswagen est toujours au cœur de la tourmente

Hicham EL ALAOUI
Rédigé par Hicham EL ALAOUI

Cela fait un an que le scandale du #dieselgate a éclaté. Volkswagen n’a toujours pas réussi à tourner la page en étant toujours au cœur de la tourmente avec une pléthore de procédures.

Avec ses douze marques (VW, Audi, Porsche, Seat, Skoda…), son chiffre d’affaires de 200 milliards d’euros et ses quelque 600 000 employés dans le monde, le groupe Volkswagen jouissait d’une solide réputation. Mais c’était avant le 18 septembre 2015. Désormais, le champion européen de l’automobile est au cœur de la tourmente depuis que le scandale du #dieselgate a éclaté.

Dans la foulée des révélations faites par les autorités américaines, Volkswagen a admis avoir installé un dispositif de trucage des émissions sur 11 millions de véhicules dans le monde pour réduire temporairement les émissions polluantes pendant les tests d’homologation. L’éclatement de ce scandale a toujours des répercussions, encore aujourd’hui, près de douze mois après le déclenchement de cette tempête mondiale.

Jurant n’avoir jamais rien su de ce trucage, Martin Winterkorn a démissionné de son poste de PDG. Pour la première fois en 20 ans, Volkswagen a affiché une perte en 2015. Son action a bien évidemment été malmenée avec un plongeon de 40 % en deux jours, soit la disparition de 30 milliards d’euros de capitalisation boursière. Aujourd’hui, l’action est toujours 25 % au-dessous de sa valeur avant la crise. À cela, il faut encore ajouter des ventes qui se sont effondrées.

Des procédures contre Volkswagen lancées dans le monde entier

Si Volkswagen n’arrive toujours pas se sortir de la tourmente du #dieselgate, c’est surtout parce que des procédures à son encontre sont pratiquement lancées toutes les semaines. La dernière en date émane de l’État régional allemand de Hesse. Il a porté plainte contre le constructeur automobile pour ne pas avoir respecté ses obligations de publication d’informations, ce qui a accentué le décrochage en Bourse de l’action et pris au dépourvu les actionnaires, notamment l’État de Hesse.

Pour le même motif, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde, l’américain Blackrock, s’est joint à d’autres investisseurs pour poursuivre en justice Volkswagen. Le groupe est accusé de « manquements dans la divulgation aux investisseurs de l’utilisation de « dispositifs truqueurs » pour manipuler les tests d’émissions ». Cette plainte demanderait deux milliards d’euros de dédommagement selon la presse.

Le scandale du #dieselgate n’est pas encore fini

Depuis son éclatement, le scandale du #dieselgate est encore loin d’être fini. Selon Ferdinand Dudenhöffer, directeur du Centre de recherche automobile CAR, « Le scandale est loin d’être fini pour Volkswagen […] le groupe a peut-être parcouru 50 ou 60 % du chemin, mais il lui reste encore du travail ».

Volkswagen fait l’objet de litiges juridiques en Australie, Espagne, France, Italie, Corée du Sud… Aux États-Unis, une indemnité de près de 15 milliards de dollars a déjà été payée pour notamment permettre d’indemniser les propriétaires de 480 000 voitures, mais une enquête pénale est toujours en cours alors qu’une solution n’a pas encore été apportée pour tous les véhicules truqués.

Alors que Volkswagen a déjà prévu 18 milliards d’euros, dont plus de 16 milliards en 2015, pour éponger cette affaire, le groupe pourrait être obligé de rajouter quelques milliards. Selon des experts, cela pourrait coûter entre 25 et 35 milliards d’euros au constructeur automobile.

Les leçons du scandale du #dieselgate

Bien que négatif pour Volkswagen, le scandale du #dieselgate a aussi été bénéfique. Le groupe allemand a par exemple profité de cette opportunité pour réorienter sa stratégie vers l’électrique, les services et la voiture autonome.

Cette tricherie a aussi mis en évidence les failles existantes dans la réglementation sur les émissions polluantes. Il est prévu qu’elles soient durcies, notamment avec des tests qui devront être réalisés en conditions réelles, pas seulement en laboratoire.

Cette tricherie a aussi permis de constater que les moteurs diesel d’autres constructeurs émettent également davantage sur les routes que lors des tests, sans accusation de l’utilisation de dispositif de trucage. Cela va contraindre les constructeurs à investir massivement dans d’autres systèmes de dépollution plus performants.

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