Lorsqu’on parle de #dieselgate, on pense bien évidemment au scandale des moteurs diesel truqués impliquant le groupe automobile Volkswagen. C’est dans la continuité de cette affaire, qu’une autre polémique est en train de naitre, en Corée du Sud cette fois.
C’est dans le sillage du scandale Volkswagen que Séoul a lancé une investigation en profondeur sur 20 modèles de voitures diesel commercialisés en Corée du Sud, le même genre d’enquête que de nombreux autres pays ont également lancé.
C’est ainsi que le gouvernement sud-coréen accuse désormais le constructeur automobile japonais Nissan d’avoir faussé les données des émissions polluantes sur le SUV Qashqai. Lundi, il a annoncé qu’il allait infliger une amende de 330 millions de wons, soit près de 247 000 euros. Comme le groupe japonais partage notamment des moteurs diesel avec son partenaire Renault, la marque française est aussi impliquée. Elle a aussitôt démenti les accusations coréennes.
Le ministère sud-coréen de l’Environnement persiste et signe dans sa décision en annonçant qu’il allait ordonner le rappel de centaines d’exemplaires du Qashqai. S’agit-il vraiment d’une nouvelle affaire #dieselgate ?
« Nos investigations ont conclu que Nissan avait manipulé illégalement les données d’émissions polluantes de ses moteurs sur ce modèle », assure le ministère dans un communiqué. « Un groupe d’experts de l’industrie automobile que nous avons consultés estime aussi qu’il s’agit clairement d’une manipulation des données d’émissions », précise un responsable du ministère. Les termes utilisés désignent clairement une dissimulation volontaire. Nissan et Renault se retrouvent donc dans la tourmente.
Concrètement, les tests ont révélé que le Qashqai désactivait son mécanisme de réduction des émissions à partir d’une température de 35 degrés au lieu de 50. De fait, le niveau d’émissions du véhicule était équivalent, voire plus élevé, que celui des voitures Volkswagen équipées de systèmes de logiciel tricheur lorsque l’appareil de réduction des émissions était à l’arrêt. Sans qu’il soit qualifié de logiciel tricheur, ce système a aussi été pointé du doigt en Europe, pour plusieurs marques.
Alors que Nissan s’est vu accorder un délai de 10 jours pour présenter ses arguments, le constructeur rétorque qu’« on ne manipule pas les données des véhicules. Le Nissan Qashqai a été correctement homologué dans le cadre des normes coréennes. Nissan ne possède pas et n’utilise pas de dispositif illégal pour tromper ou tricher dans les véhicules qu’il fabrique […] De plus, après des tests rigoureux utilisant les mêmes standards que les tests coréens, les autorités de l’Union européenne ont conclu que les véhicules Nissan testés n’utilisaient aucun dispositif illégal de tromperie […] Nissan s’engage à respecter la loi, à se conformer ou à faire mieux que les normes sur tous les marchés où nous opérons. Nous continuons à travailler avec les autorités coréennes ». Renault, qui fournit les moteurs diesel du Qashqai, n’a par contre pas souhaité s’exprimer sur cette affaire.