Alors que notre Soleil est normalement dans une phase décroissante de son activité, la NASA observe depuis le 17 octobre en regain d’activité, notamment l’apparition d’une gigantesque tache à sa surface.
Une éruption solaire survenue le 24 octobre 2014.À l’heure actuelle, notre Soleil est dans tous ses états, il n’est pas dans son état normal. Alors qu’il devrait être dans une phase décroissante de son activité, la NASA relève une activité anormalement élevée depuis la mi-octobre.
Cette activité anormale commence par l’apparition d’une gigantesque tache à sa surface depuis le 17 octobre, un phénomène est exceptionnel par son ampleur vu qu’il faut remonter à 1990 pour retrouver une tache aussi grande. Visible à l’œil nu par les astronomes amateurs, équipés de filtres spéciaux pour ne pas se brûler la rétine, cette tache a fini par atteindre une taille comparable à celle de la planète Jupiter, la plus grosse planète de notre système solaire.
La NASA explique que ces taches solaires résultent d’une activité magnétique intense qui perturbe la circulation du plasma solaire, ralentit le transfert de chaleur depuis l’intérieur vers l’extérieur du Soleil, ce qui fait chuter la température de surface de plusieurs milliers de degrés au point de faire baisser sa luminosité et faire apparaitre ces taches. Par ailleurs, ces taches sont également des zones de profonde instabilité. L’énergie magnétique s’y accumule et peut être libérée d’une manière aussi soudaine qu’inattendue dans des éruptions solaires accompagnées de grandes quantités de rayons X, d’UV et de flux de particules chargées.
C’est ainsi que la NASA, ces dix derniers jours, a enregistré six éruptions majeures de classe X, les plus énergétiques qui soient. Plusieurs de ces éruptions ont été émises en direction de la Terre, perturbant localement la précision du système de positionnement GPS et certaines communications radio à ondes courtes qui utilisent cette couche atmosphérique pour se propager sur de grandes distances. L’agence spatiale souligne que la magnétosphère a joué son rôle de bouclier protecteur en détournant les particules chargées, potentiellement dangereuses pour les systèmes électroniques.
Cette recrudescence d’activité est surprenante, car elle intervient alors que le Soleil est dans une phase décroissante de son activité, qui suit un cycle de 11 ans. Le dernier pic remonte à fin 2012, début 2013. Mais comme le souligne Jean Aboudarham, astronome à l’observatoire de Paris spécialisé dans l’étude du Soleil, « C’est paradoxalement lors de ces périodes d’accalmie que les taches les plus grosses apparaissent ». Il fait également remarquer que « Il n’est pas incongru que cette phase de transition soit un peu plus mouvementée que d’ordinaire, car ce 24e cycle a été très calme. Il est possible que le Soleil possède encore beaucoup d’énergie magnétique emmagasinée à évacuer ».
Miho Janvier, spécialiste franco-japonaise du Soleil à l’université de Dundee, précise que le Soleil effectue une rotation sur lui-même en 27 jours, ce qui signifie que la tache va bientôt disparaître pour réapparaitre d’ici une dizaine de jours. « Étant donnée sa taille, la tache ne devrait pas disparaître tout de suite. […] Je suis aussi curieuse de voir comment elle va évoluer ». Elle précise encore que le fait que la tache disparaisse de notre vue ne signifie pas forcément que la Terre soit à l’abri : « Les particules chargées peuvent suivre des lignes courbes qui les ramènent vers la Terre. Ce risque va néanmoins très fortement diminuer ».
Impressionnant le trait noir.