De l’alcool et du sucre dégagés par la comète Lovejoy

Hicham EL ALAOUI
Rédigé par Hicham EL ALAOUI

Une équipe de chercheurs français vient de publier une étude qui indique que de l’alcool éthylique et un sucre simple ont été détectés lors du passage de la comète Lovejoy.

À l’instar de 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, les comètes peuvent expliquer l’émergence de la vie sur notre planète. C’est pour cette raison que les scientifiques les étudient sous toutes les coutures.

Justement, en janvier dernier, la comète Lovejoy est passée au plus près du Soleil et de la Terre, ce qui a été une occasion unique de l’observer, mais aussi d’entreprendre des mesures pour connaitre sa composition, notamment la présence de molécules organiques complexes susceptibles d’avoir contribué à l’émergence de la vie.

Détection de nombreuses molécules organiques complexes

Alors que Lovejoy éjectait plus de 20 tonnes de vapeur d’eau par seconde à son maximum d’activité, 19 molécules organiques ont pu être identifiées, notamment de l’éthylène glycol.

Mais en plus de cela, de l’alcool éthylique et un sucre simple, le glycolaldéhyde, ont aussi été détectés, c’est ce que rapporte une étude publiée aux États-Unis par une équipe de chercheurs français. Cette découverte a été faite par le biais du radiotélescope de 30 mètres de l’Institut de RadioAstronomie Millimétrique (IRAM) installé dans la Sierra Nevada (Espagne).

Les scientifiques ont découvert la présence de 0,12% d’alcool éthylique, et de 0,02% de glycolaldéhyde, deux molécules complexes qui sont également des « briques de la vie ».

« La quantité d’alcool qui s’échappait chaque seconde des glaces de Lovejoy quand elle était au plus proche du soleil correspondait à celle contenue dans 500 bouteilles de vin », précise Nicolas Biver, le principal auteur de cette étude en chercheur au CNRS.

Le rôle des comètes dans l’apparition de la vie sur Terre

Pour l’heure, il n’est pas encore certain que la vie sur Terre ait été apportée par les comètes, d’où l’importance de toutes les recherches en cours, que cela sur Lovejoy ou sur 67P/Tchourioumov-Guérassimenko. Leurs buts sont de mieux comprendre les conditions qui prévalaient au moment de l’émergence de la vie.

« La présence d’une complexité organique importante dans le matériau cométaire est un pas essentiel pour mieux comprendre des conditions qui prévalaient au moment de l’émergence de la vie sur notre planète », explique Dominique Bockelée-Morvan, un autre chercheur du CNRS. « Ces observations montrent une possible explication de son origine sur notre planète », précise l’astrophysicienne.

Toute l’importance de Lovejoy

Pouvoir observer une comète de très près tel que le fait la sonde Rosetta ou l’atterrisseur Philae est une opportunité unique et rarissime, d’où l’intérêt de Lovejoy qui est l’un des noyaux cométaires les plus actifs tout en se trouvant à proximité de notre planète pour son observation.

Justement, la présence de ces composés organiques est très intéressante vu qu’il a déjà été possible de trouver des similitudes entre les deux comètes, c’est-à-dire la présence de plusieurs molécules organiques identiques.

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