Si la date du 6 juin commémore le D-Day, le jour du débarquement de Normandie, il est bon de rappeler qu’Alan Turing, celui qui est considéré comme le père de l’informatique, joué un rôle très important durant la Seconde Guerre mondiale.
Les célébrations commémoratives du débarquement de Normandie feront la part belle aux combattants qui ont libéré l’Europe du joug nazi. Mais cette journée est aussi l’occasion de se rappeler que beaucoup de personnes ont travaillé dans l’ombre de la Seconde Guerre mondiale, typiquement Alan Turing.
Considéré comme étant l’un des plus brillants cerveaux du Royaume-Uni, le gouvernement britannique demande à Alan Turing de suivre des cours de cryptanalyse dès 1938. Dès lors, lorsque des cryptologies polonaises transmettent leurs travaux sur les codes utilisés par l’Allemagne en 1939, c’est Alan Turing qui se charge de poursuivre ces travaux.
Alors que les machines Enigma rendaient les communications allemandes indéchiffrables, Alan Turing réussit à percer le code et ainsi permettre aux Alliés de récolter de précieux renseignements sur les mouvements militaires allemands.
Si la contribution d’Alan Turing s’est avérée indispensable dans le décryptage des communications ennemies, une contribution que certains estiment à une réduction de deux ans de la capacité de résistance des nazis, sa carrière ne s’est pas que résumée à la Seconde Guerre mondiale.
En effet, il est le créateur de la machine de Turing, une espèce d’ordinateur mécanique pourvue de mémoire.
Après avoir contribué à casser le code du téléscripteur de Fish, un autre appareil servant aux communications nazies, Alan Turing s’attèle à la conception d’un ordinateur baptisé Automatic Computing Engine (ACE) tout en menant en parallèle des recherches sur l’intelligence artificielle.
Dénoncé pour son homosexualité, il se fait castrer chimiquement en 1952 pour éviter la prison, mais cette condamnation l’écarte de nombreux projets. Quelques années plus tard, en 1954, il meurt tragiquement en mangeant une pomme qu’il avait imprégnée de cyanure.
Si Alan Turing a été réhabilité par la reine d’Angleterre Elizabeth II en 2013, ce père de l’informatique est célébré chaque année, depuis 1966, par la remise d’une récompense portant son nom, un prix qui équivaut à un prix Nobel de l’Informatique.