Ce sera la première fois, depuis 2009, que le Comité national de la recherche scientifique va se réunir, preuve que les chercheurs français ont peur de la crise de l’emploi scientifique qui les touche.
C’était en juin 2009, pour lutter contre le projet de réforme des universités proposé à l’époque par Valérie Pécresse, que le Comité national de la recherche scientifique s’était réuni pour la dernière fois. Ce mercredi, 1 200 élus vont une nouvelle fois se réunir pour évoquer la crise de l’emploi scientifique qui touche la France.
Étant composé de scientifiques élus et issus des grands organismes publics, comme les universités, le Comité national de la recherche scientifique participe au pilotage du CNRS. De par cette qualité, il est particulièrement représentatif de la communauté scientifique française et c’est à ce titre qu’il va se réunir afin de donner un premier coup de semonce au gouvernement de François Hollande.
C’est pour tirer un signal d’alarme pour dire que la France perd ses chercheurs et ses universitaires que le Comité va se réunir, les chiffres en la matière étant parfaitement éloquents. Comme le souligne Philippe Büttgen, professeur à la Sorbonne et président de la Conférence des présidents de section du Comité national de la recherche, la baisse prévue du recrutement est de 38% au CNRS et de 27% pour les postes d’enseignants-chercheurs dans les universités pour la période allant de 2012 à 2016.
Si la principale inquiétude des chercheurs va aux vocations scientifiques, le fait de ne plus pouvoir attirer des jeunes dans des carrières sans perspectives d’emploi, le constat fait également état du recul de la recherche française sur le plan international, la France passant du 7e rang en 1995 au 15e en 2011 en termes de dépenses pour la recherche et le développement rapportées au PIB.
Alors que Geneviève Fioraso, secrétaire d’État chargée de l’Enseignement supérieur et de la Recherche déclare que « il est impossible de créer de nouveaux postes dans le contexte budgétaire actuel, où le gouvernement doit faire des économies partout », soulignant aussi qu’« il faut déjà se féliciter que François Hollande ait promis de sanctuariser le budget de la recherche ».
Dès lors, les revendications des chercheurs visant à ce que l’État investisse pour que la France atteigne son objectif de 1% du PIB pour les dépenses de recherches publiques a peu de chance d’aboutir, comme celui d’une hausse de l’embauche de 5 % par an pendant dix ans.
Si la situation semble dans l’impasse pour le moment, est-ce que cette réunion du Comité national de la recherche scientifique va permettre de trouver d’autres pistes ?