Depuis la mi-février, le FBI tentait par tous les moyens de pousser Apple a collaborer au développement d’un outil permettant d’accéder aux données stockées dans l’iPhone de Syed Farook, l’un des terroristes de l’attentat de San Bernardino qui a fait 14 morts le 2 décembre dernier. Malgré les plaintes déposées devant la justice et les injonctions, la marque à la pomme n’a jamais cédé au nom de la protection de la vie privée de ses clients.
Cette bataille judiciaire, et médiatique, étaient en passe de s’enliser avec des recours susceptibles d’éterniser la procédure dans le cas où elle aurait dû remonter jusqu’à la Cour suprême des États-Unis. Mais l’issue de cette affaire n’ira pas jusqu’à ce stade vu que le FBI vient de retirer sa plainte, donc de retirer sa demande de collaboration par la même occasion. Sans recourir à Apple, l’agence gouvernementale a en effet réussi à accéder aux données de l’iPhone de Syed Farook, ce qui met fin à cette bataille. Elle a déclaré dans un communiqué : « Le gouvernement a accédé avec succès aux données stockées sur l’iPhone de Syed Farook et n’a donc plus besoin de l’assistance d’Apple ».
En réponse à cette annonce, l’Electronic Frontier Foundation s’est félicitée que « le département de la Justice batte en retraite dans sa tentative dangereuse et inconstitutionnelle de forcer Apple à pervertir la sécurité de son système d’exploitation iOS ». De son côté, la firme de Cupertino ne démord pas de sa position en déclarant :
« Dès le début, nous nous sommes opposés à la demande du FBI selon laquelle Apple doit construire une porte dérobée dans l’iPhone parce que nous croyions que cela était une mauvaise chose et créerait un précédent dangereux. À la suite de la destitution du gouvernement, aucune de ces conséquences ne s’est produite. Cette affaire n’aurait jamais dû avoir lieu.
Nous allons continuer à aider les forces de l’ordre dans leurs enquêtes, comme nous l’avons toujours fait, et nous allons continuer à améliorer la sécurité de nos produits au fur et à mesure que les menaces et les attaques sur nos données deviennent plus fréquentes et plus sophistiquées.
Apple croit véritablement que les gens aux États-Unis et dans le monde méritent que leurs données, leur sécurité et leur vie privée soient protégées. Sacrifier l’un pour l’autre ne fait qu’exposer davantage les gens et les pays à des risques.
Cette affaire a soulevé des questions qui méritent un débat national sur nos libertés civiles, notre sécurité et la confidentialité de nos données. Apple reste déterminée à participer à cette discussion. »
La crédibilité d’Apple remise en doute
Maintenant que ce litige est du passé, il faut tout de même constater qu’Apple est le perdant de cette affaire. Même si la marque à la pomme n’a pas cédé sur la protection de la vie privée de ses clients, il n’en demeure pas moins que le FBI a réussi à accéder aux données sans son aide. Que faut-il comprendre ? Simplement qu’iOS n’est pas aussi sûr que cela.
Alors que le FBI a utilisé une méthode proposée par un tiers, il faut comprendre une faille dans iOS divulguée par un hacker, c’est une autre bataille qui risque bien de s’engager. En effet, Apple va certainement vouloir connaitre cette faille afin de la colmater dans le but de sécuriser son système d’exploitation mobile. Est-ce que l’agence gouvernementale va lui donner la méthode ? Cela augure un nouveau bras de fer.
Vu que le FBI et d’autres agences gouvernementales demandent une porte dérobée dans iOS, et qu’elle existe maintenant, est-ce qu’elle sera communiquée pour être bouchée ? Ce n’est pas évident. En attendant, il est désormais certain qu’iOS n’est plus fiable à 100% vu que les données peuvent être récupérées par une personne qui n’est ni l’utilisateur ni Apple. Cela craint pour la réputation de sécurité de la marque à la pomme.