Facebook est de nouveau dans la tourmente après les révélations du New York Times. Le média américain affirme dans le cadre d’une enquête détaillée que la plate-forme sociale a vendu des accès privilégiés aux données personnelles de ses utilisateurs à différents partenaires, dont Apple, Amazon, Netflix et Microsoft.
Veuillez trouver ci-dessous le commentaire de Matt Moynahan, PDG de l’éditeur de cybersécurité Forcepoint.
« Malgré les tentatives apparentes de Facebook de regagner la confiance de ses utilisateurs et d’affirmer son engagement dans la protection de la vie privée, cette dernière découverte révèle l’échec systématique de l’entreprise et de la Silicon Valley en général à protéger les données des consommateurs. En tant qu’ancien client de Facebook, je comprends le besoin d’une entreprise de gagner de l’argent pour fournir des services gratuits. Mais ce nouvel abus de droit suggère que les choses sont allées trop loin. C’est la raison pour laquelle j’ai supprimé mon compte Facebook.
Il est paradoxal qu’une plate-forme sociale soit le principal responsable de violations flagrantes du contrat social et moral. À maintes reprises, la « Big Tech », qui comprend Facebook et tous ses partenaires » fournisseurs de services » part du principe que l’utilisation abusive des données est acceptable. La Big Tech doit comprendre que l’esprit du contrat de licence d’utilisateur final est tout aussi important, sinon plus, que le simple respect à la lettre de la loi et du contrat. Et en franchissant cette limite du contrat social, cela pourrait coûter à ces entreprises 25% de leur capitalisation boursière.
Les consommateurs échangent souvent volontairement (sciemment ou non) la confidentialité et la sécurité de leurs données contre les services offerts par ces plates-formes, mais c’est indéniablement un abus de la confiance des utilisateurs. Un compromis d’une telle ampleur en matière de protection de la vie privée des utilisateurs rend nécessaire un changement radical dans le domaine des technologies. Le temps est venu pour ces géants non seulement d’accepter leur impact considérable sur la société, mais aussi d’agir sur cette prise de conscience en définissant enfin ce qu’est une utilisation acceptable des données, et en s’y tenant. »