Grâce à deux scientifiques du Laboratoire de météorologie dynamique du CNRS, l’origine du colossal glacier d’azote de Pluton peut être expliquée.
Depuis que la sonde New Horizons de la NASA est passée à proximité de Pluton, nous possédons d’incroyables prises de vue de la planète naine située aux confins de notre système solaire. Les données collectées par la sonde américaine font bien évidemment le bonheur des scientifiques.
À l’image de son rayon qui est désormais de 1 187 kilomètres en lieu et place du vague rayon de 1 150 à 1 200 kilomètres estimés précédemment, les données servent tout d’abord à affiner les modèles mathématiques concernant la planète naine. Il va aussi s’agir de trouver une explication sur la formation de Pluton ainsi que sur ses différences géologiques, comme expliquer pourquoi certaines régions sont lisses alors que d’autres sont couvertes de cratères. C’est ainsi que deux chercheurs du Laboratoire de météorologie dynamique du CNRS se sont penchés sur l’origine du colossal glacier d’azote.
Une explication sur l’origine du colossal glacier d’azote en forme de cœur
Les images de Pluton prises par la sonde New Horizons ont révélé l’existence d’un gigantesque glacier d’azote en forme de cœur, une région baptisée Tombaugh. Quelle est son origine ? C’est dans la revue que les deux chercheurs français du CNRS ont publié leur explication sur la formation de ce glacier.
Pour comprendre cette formation, ils ont développé un modèle thermique de la surface de la planète naine capable de simuler les cycles de l’azote, du méthane et du monoxyde de carbone sur des milliers d’années, ce qui a permis d’obtenir des résultats qui ont pu être comparés aux données collectées par New Horizons. C’est ainsi qu’ils ont découvert que la surface de Pluton et la nature de son atmosphère favorisent la condensation d’azote près de son équateur, dans les régions de basse altitude. C’est ce qui entraine une accumulation de glace au fond de Sputnik Planum, un vaste bassin topographique à la surface de la planète naine.
Grâce à leurs simulations numériques, les deux scientifiques français ont également percé le mystère de la distribution des autres types de glaces à la surface de Pluton, ainsi que de l’abondance de leurs constituants dans l’atmosphère.
Ce que les chercheurs français ont réussi à démontrer, c’est que la formation du glacier répond à des principes de physiques bien connus. Sur la base de leur modèle, ils prédisent également que la pression atmosphérique est actuellement à son maximum saisonnier et qu’elle va diminuer dans les décennies à venir, parallèlement à la disparition des givres saisonniers.