Si la censure de l’internet en Chine est connue, des chercheurs de Harvard ont réussi à en comprendre certains mécanismes de cette censure grâce à une fausse plateforme communautaire.
Professeur de sciences politiques à l’université de Harvard, Gary King s’est associé à deux de ses collègues, Jennifer Pan et Margaret Roberts, pour créer un site de socialisation chinois fictif. Le but de cette fausse plateforme communautaire était de comprendre le fonctionnement de la censure en Chine. Les résultats obtenus ont été aussi probants que surprenants.
Alors que la croyance pensait que la censure chinoise émane d’un organisme central, cette étude a permis de révéler qu’elle se base réalité sur un marché capitaliste très dynamique. En effet, ce sont des entreprises qui se font concurrence pour offrir la meilleure technologie et les meilleurs services de suppression de contenu.
C’est ainsi que les logiciels proposés aux chercheurs pour gérer leur site intégraient des outils complexes pour automatiser la censure en ligne, comme la censure des nouveaux messages publiés en fonction de mots clés, des traitements différenciés en fonction de leur longueur ou de la position dans la conversation, ou encore le ciblage de personnes en particulier selon son adresse IP ou sa réputation au sein de la communauté.
De plus, selon ses informations fournies, une entreprise qui souhaite se lancer dans ce domaine doit impérativement embaucher deux à trois censeurs par tranche de 50 000 internautes pour satisfaire le gouvernement chinois. C’est pour cette raison que les chercheurs américains estiment que la Chine emploie entre 50 000 et 75 000 censeurs.