Le GIEC rédige des résumés à l’intention des décideurs, des documents qui s’adressent donc à des non-initiés. Malheureusement, une étude révèle que ces analyses ne sont pratiquement pas lisibles.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est mandaté par les Nations Unies pour étudier l’évolution du climat. Il en ressort des rapports faisant des milliers de pages sur la science du climat, les impacts des changements, l’adaptation, l’atténuation, etc., ainsi que des résumés à l’intention des décideurs.
Si les rapports complets sont de haut niveau, car destinés à des spécialistes, cela ne devrait pas être le cas des résumés qui s’adressent à une audience de non-initiés.
Mais comme le fait remarquer Ralf Berkemeyer, de l’École de commerce et management de l’Université de Bordeaux (France), le dernier résumé publié par le GIEC possède un texte d’un niveau de lisibilité « qui n’est pas seulement bas, mais très bas ».
Pour arriver à cette conclusion, le texte en question a été analysé par un logiciel d’analyse linguistique qui interprète notamment la longueur des phrases et la complexité des mots.
Là où cela se corse, c’est qu’il s’avère des années, les rapports deviennent de moins en moins lisibles, la cinquième édition de 2014 étant la pire de toute.
Le problème de cette lisibilité n’est en fait pas véritablement linguistique. Le véritable problème est que des décideurs doivent utiliser ces documents pour prendre des décisions sur l’avenir climatique de notre planète. Dès lors, comment peuvent-ils décider quoi que ce soit de raisonnable et réaliste s’ils sont incapables de comprendre un rapport illisible, ou encore si tous les négociateurs ne comprennent pas la même chose ?
Alors que le GIEC a été créé pour aider à lutter contre les changements climatiques, l’illisibilité de ses rapports a un effet inverse.
La bonne nouvelle est que l’économiste sud-coréen Hoesung Lee, fraichement nommé à la tête du GIEC, a annoncé que l’une de ses quatre priorités sera l’amélioration de la communication. Alors que l’organisme avait publié en 2012 que sa stratégie de communication était « Pour être efficace, l’approche des communications et des activités du GIEC devrait être repensée pour s’assurer que des informations pertinentes et appropriées pénètrent le domaine public », il faudra que rapidement ce principe soit enfin appliqué.