Bouygues Telecom : à la peine après l’arrivée de Free Mobile

Hicham EL ALAOUI
Rédigé par Hicham EL ALAOUI

Depuis l’arrivée de Free Mobile dans le paysage français, Bouygues Telecom est à la peine, l’occasion pour Martin Bouygues, PDG du groupe, de regretter certaines décisions politiques et administratives.

« Avant de lancer le quatrième opérateur, quelle étude d’impact a été faite ? Y en a-t-il eu une ? Ce sont des informations qui devraient être publiées. Là, rien, zéro ! », déplore Martin Bouygues. « Certes cela apporte comme résultat une amélioration du pouvoir d’achat, mais qui sera passagère ? Pour l’emploi c’est un désastre et l’État devrait perdre aux alentours d’un milliard d’euros par an en recettes fiscales dans cette histoire ! », ajoute-t-il.

« Le précédent gouvernement nous a fait les poches en fin d’année en nous vendant les licences 4G et, quelques mois après, il nous fracasse avec l’arrivée de Free. J’avais écrit à François Fillon pour l’alerter, mais il ne m’a pas ­répondu », s’insurge encore Martin Bouygues. « On nous inventait une nouvelle taxe sur le mobile quasiment chaque mois. Résultat : le jouet est cassé ! », poursuit-il.

Cela fait maintenant plusieurs mois que Free Mobile a débarqué est, après l’hémorragie de 379 000 départs au premier trimestre, Bouygues Telecom a regagné quelques 55 000 clients au forfait au second trimestre. Par contre, son résultat net a fondu de 57 % à 92 millions d’euros ! « La situation est très difficile pour l’ensemble des collaborateurs du groupe », tient à souligner le PDG, alors qu’un plan de départs volontaires de 556 collaborateurs est en cours.

Après son « coup de gueule », Martin Bouygues espère une normalisation de la situation par les politiques, réclamant notamment la fin, le plus tôt possible, du système ­d’itinérance qui permet à Free Mobile d’utiliser le réseau d’Orange. « Les prix très bas pratiqués par Free Mobile ne sont pas le résultat de son outil de production. Ils s’expliquent parce que Free Mobile a des coûts variables, alors que les trois autres ­opérateurs ont des coûts fixes », ­affirme-t-il. « Orange, SFR et Bouygues Telecom ont chacun investi environ 10 milliards d’euros pour construire leur réseau, alors que Free veut investir que 1 milliard », précise-t-il.

En attendant une hypothétique avancée de ce côté, le groupe continue de son côté à se battre sur le front des nouvelles technologies notamment avec la continuation du déploiement du haut débit fixe et dans la 4G.

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