Boeing Starliner : le retour solo qui fait grincer des dents à la NASA

Hicham EL ALAOUI
Rédigé par Hicham EL ALAOUI
Les astronautes de la NASA, Butch Wilmore (à gauche) et Suni Williams, posent à l'intérieur du sas reliant le Starliner de Boeing à la Station Spatiale Internationale (ISS).

La NASA change ses plans : Boeing Starliner revient sans astronautes, SpaceX assure leur retour. Un revirement qui questionne l’avenir du programme spatial américain.

La saga spatiale américaine prend un nouveau tournant, et pas des moindres. Imaginez un peu : la capsule Starliner de Boeing, censée ramener fièrement des astronautes de la Station Spatiale Internationale (ISS), va finalement rentrer… toute seule comme une grande. Un scénario que même les scénaristes d’Hollywood n’auraient pas osé imaginer !

C’est un peu comme si vous aviez commandé un taxi spatial pour rentrer chez vous après une soirée bien arrosée dans les étoiles, et que le chauffeur vous disait : « Désolé, changement de programme, je rentre sans vous ». Pas très professionnel, n’est-ce pas ? Et pourtant, c’est bien ce qui se passe actuellement en orbite.

La NASA, dans un revirement spectaculaire, a annoncé samedi que la capsule Starliner de Boeing reviendrait sur Terre… vide. Oui, vous avez bien lu. Les astronautes Butch Wilmore et Sunita « Suni » Williams, qui devaient être les premiers à tester ce nouveau taxi spatial, vont devoir faire du stop. Heureusement pour eux, SpaceX passait dans le coin et a accepté de les prendre en charge.

Quand le plan B s’appelle Elon Musk

SpaceX, l’entreprise du fantasque Elon Musk, va donc jouer les taxis de l’espace et ramener nos deux astronautes sur Terre en février prochain. C’est un peu comme si, après avoir réservé une place en première classe dans un Boeing flambant neuf, on vous disait : « Finalement, on va vous mettre dans un Tesla volante ». Pas forcément désagréable, mais ce n’était pas vraiment le plan initial.

Cette décision de la NASA est un véritable camouflet pour Boeing. L’entreprise, qui a déjà englouti plus d’1,5 milliard de dollars dans le projet Starliner, voit son rêve de concurrencer SpaceX dans le transport spatial s’éloigner un peu plus. C’est un peu comme si, après des années d’entraînement pour participer aux Jeux Olympiques, on vous disait la veille de la compétition : « En fait, on préfère envoyer votre cousin qui fait du jogging le dimanche ».

Les propulseurs qui font des siennes

Mais pourquoi un tel revirement ? Il semblerait que les propulseurs de Starliner aient décidé de faire leur crise d’adolescence au pire moment. Lors de l’amarrage à l’ISS début juin, plusieurs d’entre eux ont tout simplement refusé de fonctionner. C’est un peu comme si, au moment de garer votre voiture, le frein à main décidait subitement de prendre sa retraite.

Vaisseau Starliner de Boeing amarré à l'ISS au-dessus de la côte méditerranéenne égyptienne
Le vaisseau spatial Starliner de Boeing est photographié amarré à la Station Spatiale Internationale, en orbite au-dessus de la côte méditerranéenne de l’Égypte, le 13 juin 2024.

Bill Nelson, l’administrateur de la NASA, a déclaré lors d’une conférence de presse : « Boeing a travaillé très dur avec la NASA pour obtenir les données nécessaires à cette décision. Nous voulons mieux comprendre les causes profondes et les améliorations de conception pour que le Boeing Starliner serve de partie importante de notre accès garanti à l’ISS ». En d’autres termes : « On préfère ne pas risquer la vie de nos astronautes dans un engin capricieux ».

SpaceX : le chevalier blanc de l’espace

SpaceX, de son côté, se frotte les mains. L’entreprise d’Elon Musk va non seulement ramener Wilmore et Williams, mais elle va aussi devoir réorganiser sa prochaine mission Crew-9 pour faire de la place à nos deux naufragés de l’espace. C’est un peu comme si, au dernier moment, on vous demandait de prendre en stop deux auto-stoppeurs sur la route des vacances. Pas forcément pratique, mais ça peut rendre le voyage plus intéressant.

Gwynne Shotwell, présidente et directrice des opérations de SpaceX, a réagi sur le réseau social X (anciennement Twitter) : « SpaceX se tient prêt à soutenir la NASA de toutes les manières possibles ». Une façon élégante de dire : « On est là, nous, quand il faut assurer ».

Et maintenant ?

La NASA se retrouve donc dans une situation délicate. D’un côté, elle doit gérer le retour d’une capsule vide et potentiellement capricieuse. De l’autre, elle doit repenser toute sa stratégie de transport spatial. C’est un peu comme si, après avoir misé sur deux chevaux pour une course, l’un décidait de faire la grève au milieu du parcours.

Boeing, malgré ce revers, reste optimiste. L’entreprise a déclaré dans un communiqué : « Nous continuons à nous concentrer, avant tout, sur la sécurité de l’équipage et du vaisseau spatial ». Une façon diplomatique de dire : « On a merdé, mais on va se rattraper, promis ».

En attendant, Butch Wilmore et Suni Williams vont devoir patienter encore six mois à bord de l’ISS avant de pouvoir rentrer chez eux. C’est un peu comme si on vous disait que vos vacances sont prolongées de six mois… dans un studio de 400 m² en orbite à 400 km d’altitude. Pas si mal, finalement.

Cette saga spatiale nous rappelle une chose essentielle : dans l’espace, comme sur Terre, il faut toujours avoir un plan B. Et parfois, ce plan B s’appelle Elon Musk. Qui l’eût cru ?

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