Le principal exportateur mondial pétrole, l’Arabie Saoudite, est dans le rouge à cause de la baisse du prix du pétrole. Le pays vient de présenter son budget 2016, le troisième consécutif dans le rouge.
C’est en partie parce que l’Arabie Saoudite n’a pas fermé le robinet, en produisant 10,4 millions de barils par jour, que le prix du brut a été divisé par trois au cours des 18 derniers mois. Le principal exportateur mondial pétrole paie le prix fort de cette stratégie.
C’est lundi que le ministère saoudien des Finances a présenté le budget 2016 de l’État, un budget qui est le troisième consécutif à être en déficit.
Le pire, c’est que les chiffres sont impressionnants. Alors que le déficit a été de 98 milliards de dollars en 2015, soit 21% du PIB, il est devisé à 87 milliards de dollars pour l’année prochaine, soit 19% du PIB. Une telle situation est « normale » vu que 90% des recettes de l’Arabie Saoudite proviennent du pétrole.
La pression est sur les épaules du roi Salmane, arrivé sur le trône en janvier dernier. Pour préserver une certaine normalité, il a décidé de ne pas couper dans les dépenses militaires en raison des tensions avec l’Iran, ni dans les dépenses sociales alors que la jeunesse désœuvrée est sensible aux discours djihadistes.
Par contre, des coupes ont été faites dans les coûteuses subventions à la consommation d’électricité, d’eau et de carburants, une mesure logique vu qu’elle va aussi contribuer à réduire le gaspillage. Des mesures immédiates ont été prises, comme une augmentation du prix de l’essence de 40% dès ce mardi.
L’Arabie Saoudite travaille également sur d’autres pistes, comme l’introduction de la TVA, en coordination avec les autres monarchies membres du Conseil de coopération du Golfe. Le pays a aussi levé, pour la première fois, un emprunt en bons du Trésor d’environ 20 milliards de dollars.
L’ Arabie Saoudite a une vue à court terme.
Si demain, il n’y a plus de pétrole, ou personne n’en veut, cette monarchie s’écroulera d’elle-même.
Il aurait mieux valu miser sur l’infrastructure, l’éducation et la recherche : avoir une vue à long terme. Ils l’ont fait, mais timidement.
Il serait temps aussi de reboiser ce désert, et donc penser à leurs descendants (et notamment leurs petits enfants). Ils ont les moyens aujourd’hui de le faire. Demain, peut-être pas…