Le rachat de SFR par Numericable ou Bouygues alimente les médias de communiqués, une pratique qui dérange ouvertement l’Autorité des marchés alors que les protagonistes de cette affaire ne respectent pas les règles en matière de communication financière.
Qui d’Altice, maison mère de Numericable, ou de Bouygues décrochera le rachat de SFR ? La réponse est pour le moment inconnue, mais on sait déjà que, via communiqués de presse interposés, les deux concurrents à la reprise mettent la pression. Avant même la fin de la négociation exclusive avec Numericable, Bouygues a par exemple fait une nouvelle offre pour court-circuiter le processus !
Cette bataille de la communication énerve en tout cas quelqu’un, l’Autorité des marchés financiers (AMF) en l’occurrence, c’est-à-dire le régulateur français de la finance. Pour l’Autorité, la communication des belligérants pourrait les exposer à des sanctions !
Dans un communiqué, l’Autorité des marchés financiers exige de tous les protagonistes qu’ils respectent les règles en matière de communication financière, car s’ils s’expriment allégrement dans la presse au sujet du rachat de SFR, ils ne remplissent pas leurs devoirs vis-à-vis des requêtes de l’Autorité. L’AMF précise par exemple « avoir demandé à plusieurs reprises aux différents acteurs impliqués dans le rachat de SFR la communication d’éléments d’information supplémentaires », des demandes qui n’auraient reçu des réponses partielles à ce jour.
L’Autorité des marchés financiers n’hésite d’ailleurs pas à menacer de sanctions les protagonistes s’ils n’obtempèrent pas à la nécessité d’informer le marché financier des caractéristiques des offres en présence en vertu de la réglementation boursière.
Est-ce que cette menace va calmer la bataille par médias interposés et surtout fournir des informations financières solides aux analystes de la Bourse ? Cela permettrait en tout cas d’y voir un peu plus clair qu’au travers de simples promesses.