L’Europe spatiale a donné son feu vert au développement d’Ariane 6, une fusée destinée à maintenir la compétitivité européenne dès 2020.
C’est mardi, à Luxembourg, que les ministres en charge de l’Espace pour les 20 pays membres de l’Agence spatiale européenne (ESA) ont donné leur feu vert à la poursuite du développement d’Ariane 6, le projet de lanceur lourd destiné à maintenir la compétitivité d’Arianespace face au secteur privé dès 2020.
Ariane 6 remplacera Ariane 5 alors que les lanceurs Soyouz (moyen) et Vega (léger) resteront en service au centre spatial européen de Kourou.
« Grâce à cette proposition, l’Europe disposera en 2020 d’une Ariane compétitive et modulaire », avait déclaré Geneviève Fioraso, déclarée la secrétaire d’État française à la Recherche, en ouverture de session. Elle a poursuivi en déclarant : « Basé sur des limites budgétaires réalistes, le projet répond à la menace pressante de la percée spectaculaire de nouveaux acteurs qui fragilisent notre autonomie dans le domaine ».
Le nouveau lanceur Ariane 6 s’appuiera sur des composants déjà éprouvés avec Ariane 5 et Vega, notamment dans le but de réduire les coûts et les risques technologiques. Les propulseurs à poudre de la fusée Vega seront par exemple adaptés pour proposer deux versions à Ariane 6 (deux ou quatre boosters), l’étage central sera dérivé d’Ariane 5 et le moteur réallumable de l’étage supérieur sera celui qui était initialement prévu pour la version modernisée « ME » d’Ariane 5, un projet qui est abandonné.
Malgré ses 62 lancements réussis, Ariane 5 est devenu trop cher comparativement aux lanceurs privés qui se multiplient, telle l’offre de l’américain SpaceX. Cette situation ne devrait d’ailleurs pas s’améliorer avec le temps, surtout qu’ils proposent des prix très agressifs.
L’autre nouvelle de cette réunion est que l’Allemagne va porter sa contribution de 115 à 175 millions, un financement qui sera bien évidemment le bienvenu dans ce projet d’Europe spatiale qui pratiquement financé à 50% par la France et l’Allemagne.