Depuis les révélations d’Edward Snowden sur les pratiques de la NSA, tout le monde se pose la question des libertés publiques face aux écoutes illégales. La question refait surface maintenant qu’Apple vient de dire non au FBI.
Les libertés publiques ont pris un grand coup lorsqu’Edward Snowden a fait ses révélations sur les pratiques systématiques de la NSA. Depuis, le débat ne s’est pas calmé entre les autorités qui font miroiter la menace du terrorisme pour justifier de telles pratiques et les entreprises du high-tech qui instaurent du cryptage pour tenter de rassurer les utilisateurs. Entre ces deux visions radicalement différentes des libertés publiques, toutes les occasions sont bonnes pour tenter de tirer la couverture à soi.
C’est ce que le FBI tente de faire dans le cadre de l’enquête sur les attaques de San Bernardino. L’agence a décidé de saisir la justice pour obliger Apple à donner accès aux données d’un iPhone, insidieusement de créer un précédent qui permettrait d’accéder aux données de n’importe quel iPhone. Tim Cook, le PDG de la marque à la pomme, n’est visiblement pas tombé dans le piège. Il s’est formellement opposé à cette demande.
Le plus grave dans tout cela, c’est l’insistance du FBI, certainement d’autres agences également, de vouloir à tout prix accéder aux données privées des utilisateurs. Jour après jour, affaire après affaire, la moindre occasion est bonne pour tenter de prendre à défaut les entreprises alors même qu’elles promettent de protéger leurs utilisateurs.
Cette affaire ne peut que faire resurgir le spectre des pratiques de la NSA, des écoutes systématiques de la part des agences gouvernementales. Dans cette logique, la France n’est pas meilleure en légalisant l’inspection profonde des paquets de données sur internet. Clairement, les gouvernements censés protéger leurs citoyens font fi des prérogatives de leur vie privée.
Face à cette menace, le constat est qu’Apple est pour le moment le seul rempart qui reste dressé devant ces tentatives d’ingérence. Il faut certes contribuer à lutter contre le terrorisme, mais est-ce réellement au détriment des libertés publiques, des libertés individuelles ?
This is the most important tech case in a decade. Silence means @google picked a side, but it’s not the public’s. https://t.co/mi5irJcr25
— Edward Snowden (@Snowden) 17 Février 2016