Apple est une marque faiseuse de produits. En coulisses, la firme de Cupertino est aussi capable de faire ou défaire un fournisseur.
Les iMac, iPhone ou iPad sont tous des produits signés Apple. Mais pour pouvoir produire ses appareils, la marque à la pomme s’appuie sur ses sous-traitants et ses fournisseurs. Le marché représenté par la firme de Cupertino est tel qu’elle est littéralement capable de faire ou défaire un fournisseur.
Qui se rappelle que, en juillet 2000, ATI avait publié un communiqué de presse pour dire de guetter la prochaine keynote d’Apple pour y découvrir les nouvelles Rages et Radeon qui allaient équiper les trois nouveaux iMac. Le jour de la conférence, Steve Jobs ne pipe pas un seul mot sur ces cartes graphiques. Pour cause, soucieux du moindre détail ébruité, il a préféré retirer ATI et Radeon de la keynote, mais aussi des machines elles-mêmes ! L’opération n’a pas mis en péril la survie d’ATI.
En 2005, pour son lecteur de musique iPod Nano, Apple a acheté des quantités énormes de mémoire flash. En exigeant l’exclusivité de Toshiba, la marque à la pomme a tué toute la concurrence.
En 2014, l’histoire se répète avec GT Advanced Technologies (GTAUX). Cette société spécialisée dans les systèmes d’énergie solaire s’est retrouvée sous le feu des projecteurs en étant la firme qui allait livrer du saphir à Apple.
Alors qu’un accord de 578 millions de dollars a été conclu entre Apple et GTAUX en novembre 2013, la firme a déposé le bilan en octobre 2014. Alors que la firme de Cupertino a avancé l’argent pour acheter 2 600 des fourneaux de saphir, le deal a été modifié pour que GTAUX achète 2 036 fours, dans le but bien évidemment, comme l’ont évoqué les rumeurs, d’équiper les nouveaux iPhone d’un verre en saphir. Au final, ce n’a pas été le cas, ce qui a fait plonger son action alors que les investisseurs avaient acheté pour des millions de dollars d’actions.
Les spéculations sont telles que certains pensent que cette manœuvre a été délibérée, une opération d’initiés, dans le but d’aggraver la situation financière de GTAUX.
De fait, l’idée d’Apple aurait été de s’accaparer avant la concurrence de toute la production du saphir, et cela bien évidemment à moindre cout. Au final, la réalité est qu’avec ses manœuvres, la firme de Cupertino est capable de faire ou défaire une entreprise, de donner pour mieux reprendre, car sans production pour l’iPhone et muselée par des contrats d’exclusivité, GTAUX s’est retrouvé acculé sans moyen d’assurer sa survie financière.
Alors qu’Apple avait déjà imposé un tarif pour le saphir au-dessous de sa valeur réelle, la marque à la pomme a été encore plus loin en refusant de payer la seconde tranche de prêt à GTAUX, ce qui a provoqué une crise de trésorerie et poussée au dépôt de bilan.
Par son action en défaut de paiement, GTAUX, qui a dépensé 900 millions de dollars alors que le prêt d’Apple ne concernait que les 439 millions, espère maintenant pouvoir revendre les fours pour pouvoir récupérer son investissement.
Au final, on retient que des firmes telles qu’Apple, qui n’est certainement pas la seule, font la pluie et le beau temps pour leurs fournisseurs.