La vitesse tue, tout le monde le sait, mais cela n’empêche pas des centaines de milliers d’automobilistes d’utiliser différents moyens pour éviter les contrôles. En Aveyron, la justice a décidé de s’attaquer aux utilisateurs Facebook.
Si la loi française interdit l’indication des radars, cela n’empêche pas les radars et autres dispositifs d’indiquer des « zones de danger », une belle hypocrisie alors que la vie des usagers de la route est en jeu, mais une hypocrisie obligatoire pour des sociétés comme Coyote qui a besoin de pouvoir fournir ce genre d’informations pour que ses produits soient achetés.
Mais où l’hypocrisie blesse particulièrement, c’est que quinze personnes seront convoquées ce mardi devant le tribunal correctionnel de Rodez pour s’être « soustrait à la constatation des infractions routières », des accusés qui ne sont pas poursuit pour avoir utilisé un gadget tel qu’un GPS, mais pour avoir utilisé une page sur Facebook.
S’ils sont entre 600 000 et 800 000 membres de Facebook à suivre cette page, seules quinze personnes sont poursuivies, en Aveyron, car le procureur a fait de cette lutte son cheval de bataille, une initiative qui souligne encore plus l’hypocrisie de ce dossier.
Il est vrai que l’article R 413-15 interdit les « détecteurs de radars » et prévoit une amende de 1500 euros et un retrait de six points sur le permis, mais comment comparer Facebook à un détecteur de radars ? Plutôt assimilé à une solution d’aide à la conduite, ce genre d’accessoire a été autorisé par le Conseil d’État en date du 6 mars 2013.
Alors que cette procédure en justice contre des utilisateurs de Facebook est en cours, Me Josseaume souligne l’absurdité de cette procédure par le simple fait qu’il faudrait alors également poursuivre les pages Facebook des gendarmes qui annoncent les contrôles ou le magazine Autoplus qui fournit une carte des radars fixes et mobiles.
Peu importe ce que la justice décidera sur ce dossier, la réalité est que la route tue, que la vitesse tue, et que tout le monde fait preuve d’une belle hypocrisie.