Afin de lutter contre le terrorisme, la France veut en finir avec l’anonymat sur internet. Le ministère de l’Intérieur vient de proposer toute une série de mesures, notamment le blocage de Tor et l’interdiction des Wi-Fi public.
Suite aux attentats meurtriers de Paris du 13 novembre dernier, la France tente de trouver des moyens de lutter contre le terrorisme. C’est ainsi que, la semaine dernière, le Monde a évoqué des idées législatives en vue d’installer systématiquement un GPS sur les voitures de location, la conservation des relevés des communications pendant deux ans au lieu d’une année, l’élargissement des possibilités de vidéosurveillance dans les lieux publics, etc. C’est au tour du ministère de l’Intérieur de faire des propositions, contre l’anonymat sur internet.
Interdire les connexions Wi-Fi libres et partagées
Selon l’édition du Monde du weekend dernier, une des mesures préconisées par le ministère de l’Intérieur serait « interdire les connexions Wi-Fi libres et partagées » durant l’état d’urgence et supprimer « les connexions Wi-Fi publiques ». Cette mesure est proposée en raison de la difficulté d’identifier les personnes connectées.
Si cette mesure est adoptée, cela signifierait qu’il sera désormais impossible de surfer sur le web dans les Starbucks, les bibliothèques, les parcs, les jardins, etc., sans oublier leurs réseaux Wi-Fi partagés proposés par les opérateurs, que cela soit Free Wi-Fi ou SFR Wi-Fi. Une telle mesure pourrait radicalement chambouler les habitudes des mobinautes.
Le blocage de Tor
Référence en matière d’anonymat sur internet, Tor est aussi dans le collimateur du ministère de l’Intérieur. Son intention est tout simplement d’« interdire et bloquer les communications des réseaux Tor en France. Moins impactant que l’interdiction du Wi-Fi libre, cette mesure pénaliserait sérieusement les journalistes, les lanceurs d’alerte ou encore les défenseurs des droits citoyens.
Par contre, vu que Tor est un système décentralisé, bloquer le service s’annonce particulièrement compliqué. En effet, demande à un opérateur de bloquer le service est pratiquement impossible. Une telle mesure placerait la France au niveau de la Chine, un pays autoritaire qui tente déjà de bloquer, avec plus ou moins de succès, ce réseau d’anonymisation.
Encore d’autres mesures…
Les propositions faites ne concernent pas uniquement le Wi-Fi libre et Tor. Elles englobent d’autres mesures, comme contre les applications de téléphonie sur internet (VoIP) où il faudrait identifier les utilisateurs, sans oublier le chiffrement de bout en bout que les autorités aimeraient bien percer.
La bonne nouvelle est que, pour le moment, ces mesures ne sont que des propositions. Cela signifie qu’elles ne sont pas vigueur et qu’elles ne le seront peut-être jamais. La mauvaise nouvelle, c’est que certaines de ces propositions seront certainement retenues, donc appliquées.