André Brahic n’est plus, l’astronomie française perd un passeur de savoir

Hicham EL ALAOUI
Rédigé par Hicham EL ALAOUI

Une fois lancé sur l’espace, l’astrophysicien André Brahic devenait intarissable. Pour l’astronomie française et l’astronomie en général, il était un formidable et inlassable conteur. Il y a quelques années, on disait de lui qu’il était « monté sur pile atomique, au débit torrentuesque, capable de vous faire vibrer pour un robot spatial ou une découverte d’astrophysique ».

Cet immense passeur de savoir qu’était André Brahic n’est plus. Il est décédé dimanche à l’âge de 73 ans. Il s’est éteint à Paris, vaincu par le cancer.

Né à Paris en novembre 1942, André Brahic a été initié à l’astrophysique après la guerre, par le père de discipline en France qui était Évry Schatzman. Dès 1980, il est devenu un spécialiste de l’exploration du système solaire en parallèle avec le voyage de la sonde spatiale Voyager, puis par la mission américano-européenne Cassini à destination de Saturne.

Après avoir lancé un programme sur Saturne, il codécouvre les anneaux de Neptune, une autre planète gazeuse, avec l’astronome américain William Hubbard. Le dernier anneau se compose de quatre arcs dont trois furent initialement découverts par André Brahic. Il leur donna les noms de « Liberté », « Égalité », « Fraternité » en référence à la devise de la France. Le dernier arc fut découvert par l’une de ses collaboratrices.

Dans sa carrière, André Brahic a aussi été astrophysicien au CEA et professeur à l’université Paris VII – Diderot. Il a aussi dirigé le laboratoire Gamma-gravitation.

Auteur de nombreux ouvrages de vulgarisation, il donnait de très nombreuses conférences simplement pour partager son savoir, son enthousiasme et son amour pour l’exploration spatiale. Il disait que : « bien expliquée, la culture de la science peut faire briller les yeux des enfants ». « La France perd un scientifique prodigieux et joyeux dont le seul projet était de faire partager sa passion au plus grand nombre », déplore l’Élysée.

Il sensibilisait aussi inlassablement les politiques à la science. Lors d’une campagne présidentielle, il a notamment déclaré : « quand vous avez des problèmes dans les banlieues, envoyez les astronomes d’abord, la police après ! ». Il a aussi fait date en déclarant en 2007 : « Ce ne sera pas aussi pire que Mme Tchatcher, pas aussi pire que Pinochet, ce sera au niveau de Brejnev » en parlant de la possible élection de Nicolas Sarkozy.

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