C’est dans la région de l’Algarve, au Portugal, qu’une espèce inconnue de salamandre préhistorique géante a été découverte.
C’est suite à des fouilles effectuées entre 2009 et 2011, dans un lac asséché de l’Algarve, au Portugal, qu’une équipe de chercheurs européens a découvert une espèce inconnue d’amphibien du trias, sous-division de la période mésozoïque. Il s’agit du Metoposaurus algarvensis ou « monstre écailleux de l’Algarve », une salamandre préhistorique géante datée de 230 millions d’années.
De nombreux crânes mesurant jusqu’à 40 centimètres et très bien conservés ont été découverts. C’est leur analyse qui a permis de valider le caractère inédit des découvertes.
Reconstituée en 3D par le sculpteur numérique Marc Boulay, la Metoposaurus algarvensis s’apparent plus à une image de crocodile préhistorique vu que l’animal semble très loin des inoffensifs tritons et grenouilles dont il est l’ancêtre. Cet amphibien possédait « des centaines de dents acérées ». Carnassier, le chercheur Steve Brusatte le compare à « un monstre sorti tout droit d’un mauvais film d’horreur ».
À l’image des crocodiles actuels, le monstre de l’Algarve était un prédateur redoutable qui « semait la terreur dans les cours d’eau et les lacs subtropicaux où il vivait ». Il se nourrissait de poissons, de petits mammifères et « sûrement aussi de petits dinosaures, même si nous n’en avons pas encore trouvé la preuve », confie Jean-Sébastien Steyer.
De l’Amérique du Nord au Laos, en passant par le Sahara, des restes déjà découverts prouvent que cette vaste famille d’amphibiens était largement répandue à l’époque, elle avait conquis « tous les écosystèmes d’eau douce tropicaux de la Pangée » (le continent unique de l’époque).
« Nous avons analysé les ossements, la forme de la mâchoire: c’est bien une nouvelle espèce », précise Jean Sébastien Steyer. Cela confirme surtout que cette grande famille d’amphibiens était présente sur l’ensemble du continent de Pangée : de l’Asie à l’Afrique et à l’Amérique du Nord.
La densité de fossiles retrouvés dans seulement quatre mètres d’excavation laisse espérer que ce lac recèle encore de nombreux ossements.